Bilan de la mission
C’est la dernière journée que je passe à Santchou avant de repartir à Douala demain matin pour prendre mon vol. Il est donc temps de faire le bilan de la mission. À 9h, une réunion est ainsi organisée avec Urbain Nzitouo, le partenaire local, pour discuter des objectifs atteints et de ceux qui seraient encore à fixer. Les retours des participants sont unanimes. La formation était trop courte et il faudrait la renouveler, si possible en la prolongeant. Il est vrai que le rythme était soutenu sur la fin. J’ai d’ailleurs dû terminer d’ajouter les étiquettes et mettre les boîtes à leur emplacement définitif seulement ce matin. Si le fonds (coté en RFS) n’est pas très conséquent, seulement 1,28 mètre linéaire, il a donné du fil à retordre lors de la formation.

Quelques pépites trouvées
Je profite du temps qu’il me reste pour parcourir une dernière fois les archives à la recherche de quelques pièces ayant un intérêt particulier. Elles renseignent pour beaucoup sur les relations entre la population locale et les administrations, dont le service de conservation fait partie. Ainsi, la correspondance est importante et témoigne parfois des difficultés à trouver des terrains d’entente, chaque partie ayant ses besoins et obligations.
Voici quelques exemples de documents qui ont retenu mon attention :




Avant de partir...
Ensuite, le temps étant au beau fixe, j’ai la chance de pouvoir enfin entrer au sein de la réserve de faune de Santchou.

Sous la tutelle du ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF), cette zone couvre une surface de 7000 hectares et représente la seule aire protégée de la région de l’Ouest du Cameroun. Suite à la migration des éléphants nains et buffles nains, beaucoup pensent que la réserve est aujourd’hui dépourvue d’animaux rares. Mais c’est oublier les caméras pièges posées depuis le mois dernier dans la forêt par le service de conservation et des volontaires de l’ONG Planète Urgence. Elles ont réussi à filmer des céphalophores bleus, des chimpanzés, divers rongeurs et, surtout, des pangolins, une espèce particulièrement protégée. Ne faisant pas partie de l’équipe chargée de faire les relevés de biodiversité, je n’ai donc croisé aucun de ces animaux mais j’ai pu admirer la grande diversité d’arbres qui couvrent la forêt.

Même s’il ne pleut pas, la boue caractéristique du début de la saison des pluies rend les routes difficiles d’accès et les bottes hautes sont de mise. Sur une moto avec mon chauffeur, j’ai tout de même réussi à traverser 8 des 9 villages de la réserve (Mbongo, Mbokou, Mogot, Mokot, Nden Matock, Moyong, Mankang, Balé et Ngang). Dans chacun d’entre eux, se trouve une chefferie de 3e degré qu’il est de coutume de saluer lorsqu’un étranger la traverse. La couleur de ma peau attirant l’attention et ne faisant aucun doute sur mon passage en tant que touriste, les arrêts pour saluer les chefs sont fréquents.