Demain, nous clôturerons la session, le conservateur de la réserve préférant garder le vendredi pour la rédaction des rapports. Une journée ayant été encore une fois ôtée du programme initialement prévu, il n’y avait donc pas une seconde à perdre pour terminer, dans la journée, le classement de tous les dossiers.
Du classement à la mise en boite
Après une brève explication du fonctionnement du tableau de récolement permettant de recenser les archives, nous sommes partis des bases du plan de classement initialisé la veille pour finaliser le traitement des documents.
« -* Mais par où commencer ?
- Comment ne pas rester bloquer face à un dossier qu’on ne comprend pas ?
- Comment appréhender les vracs que l’on avait laissé de côté jusqu’à présent ?
- Comment uniformiser les pratiques dans un groupe d’une quinzaine d’individus qui travaillent en même temps et aux points de vue possiblement divergents ? »
De nombreuses difficultés ont été rencontrées durant toute la matinée (matinée qui s’est étendue jusqu’à 15h alors que nous terminions habituellement plutôt vers 13h30).
Les discussions étaient vives, la poussière et les trombones volaient de partout, mais à la fin de la journée, il ne nous restait que la cotation définitive à appliquer sur les boîtes.

Nous avons également dû faire face à un manque de conditionnement, le stock de boîtes étant limité à dix unités dont une que nous avons perdue en chemin, l’huile d’une moto garée dans la salle de classement ayant coulé dessus. « RIP ».


Les fournitures n’existant que très peu à Santchou, nous tenterons de nous ravitailler à Douala avec le conservateur avant d’aller à l’aéroport.
Profil des participants
Enfin, quelques participants se sont prêtés à l’exercice du témoignage pour exprimer ce qu’ils retiraient de cette aventure archivistique. Voici une retranscription sommaire de leurs propos.
Sévérin Fosso Djoumessi
J’ai pris connaissance de la formation par mon patron qui connaît le conservateur de la réserve de faune de Santchou. C’est lui qui m’a envoyé ici. Travaillant déjà dans l’administration, je souhaitais savoir comment organiser les archives de mon service, constitué de deux personnes.
J’ai été satisfait du peu que j’ai appris parce que je n’avais aucune idée de ce qu’étaient les archives auparavant. J’ai regretté de n’être arrivé que le deuxième jour car j’ai eu l’impression d’avoir manqué un chapitre important. J’ai aussi trouvé la durée de formation très courte et souhaiterais approfondir mes connaissances si celle-ci venait à être reconduite.

Merveille O. Kouankekang Ngnondete
Je n’avais jamais fait de formation à la gestion des archives auparavant. J’avais donc tout à découvrir. Du fait de la durée limitée de la formation, j’ai peur de ne pas avoir cerné tous les points importants. Dans tous les cas, celle-ci me sera très utile aussi bien pour mon travail à la réserve (pour savoir comment enregistrer les archives reçues) que pour ma thèse. Cela m’aidera notamment à mieux m’y retrouver dans les données que je collecte. Si la formation était reconduite, j’aimerais approfondir le plan de classement, le récolement et disposer de plus de temps pour pratiquer.

Maurice Tatang Tafopi
J’ai été mandaté à la formation par un professeur de l’université de Dschang. J’espère que le fait que cette mission ait été rapportée au doyen de la faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA) fera bouger les choses. J’ai trouvé que l’étude du texte de la loi 2024-001 sur la gestion des archives au Cameroun a particulièrement suscité l’engouement dans le groupe et réveillé des intérêts pour les archives, jusqu’alors ignorées. J’ai aussi beaucoup aimé l’alternance théorie / pratique et l’organisation structurelle de la formation. Il y avait une suite logique entre les chapitres qui permettait de faciliter l’apprentissage. En revanche, j’ai trouvé le temps court pour tout apprendre et la logistique n’était parfois pas adaptée :
- pas de vidéoprojecteur pour projeter le Powerpoint,
- tableau constitué d’une simple feuille avec un feutre peu visible.
Il aurait aussi été mieux de trouver une salle pour accueillir la quinzaine de participants plutôt que de travailler sous un arbre, à l’extérieur. En tout cas, pour moi, la portée institutionnelle est capitale. Cela va être un gros défi à l’université. Tout le monde sait que j’ai suivi la formation et on va me solliciter pour l’archivage. Je vais donc proposer des projets d’aménagement et souhaiterais garder contact avec Archivistes sans Frontières.

Pauline Maïyanpa
Comme Maurice, j’ai aussi été informée et missionnée par mon superviseur à l’université de Dschang. L’ objectif de ma venue était, au départ, de structurer la bibliothèque mais aussi d’implémenter un système d’archivage à la faculté. J’ai été très satisfaite de la formation et rentre bien enrichie pour mettre des choses en place autour de l’archivage. J’ai particulièrement apprécié les moments de pratique. En revanche, j’ai eu l’impression d’un manque de temps pour boucler le programme. Je souhaiterais que la formation soit reprogrammée pour être formée sur les points qui n’ont pas eu le temps d’être développés durant les 6 jours. J’aimerais surtout être complètement formée aux techniques d’archivage, revoir ce qui a déjà été étudié ainsi qu’être assurée du suivi de ce qui sera mis en place après la formation.
