Nous avons bien entendu gouté les mets locaux, visité quelques marchés, arpenté les ruelles du village artisanal, déjeuné au bord de Loumbila Beach, fréquenté (modérément, il va de soi) la vie nocturne de Ouaga2000 et rencontré de nombreuses personnes, toutes plus accueillantes les unes que les autres.
Pendant notre temps libre, nous n’avons toutefois pas perdu notre âme d’archiviste. Marc Trille, fin connaisseur des archives burkinabè depuis une vingtaine d’années, nous a fait faire le tour des quelques centres d’archives de la ville. Voici ce que nous avons vu :
– Les Archives Nationales ;
– Les archives du Ministère du Commerce ;
– Les archives de l’Assemblée Nationale.
Ce que nous pouvons en dire :
Pour les Archives Nationales, même si nous ne sommes pas entrées dans le détail des fonds et de leur contenu, nous avons fait un tour dans la salle de tri et observé son fonctionnement. Nous avons vu la salle de lecture et jeté un coup d’œil au cadre de classement papier, mis à disposition des lecteurs. Nous avons également vu plusieurs magasins et avons constaté que la plupart des archives définitives sont conditionnées dans des boites Cauchard.
S’agissant du Ministère du Commerce, la tâche n’est pas aisée. Un gros travail est fait pour classer et conserver les archives récentes du ministère. Cela n’est pas forcément le cas pour les archives antérieures, car, rappelons-le, l’importance accordée aux archives est assez récente au Burkina Faso. Nous avons donc observé d’importants vracs, qui ne peuvent pour le moment faire l’objet d’un traitement (manque de budget et de personnel).
Enfin, s’agissant des archives de l’Assemblée Nationale, elles ont une histoire un peu particulière. En effet, un gros travail de collecte, de classement et de conservation avait été fait avant 2014 et la gestion de ces fonds d’archives servait alors de modèle pour les instituions publiques burkinabè. Malheureusement, tous les fonds de l’Assemblée Nationale (des années 1950 à 2014) ont été brulés lors des émeutes de 2014. Tout a été perdu, nous ne retrouvons donc rien d’antérieur à 2014 dans les fonds actuels de l’Assemblée.
Les profils du jour :
ZOMA Kalaga
est diplômée d’une licence de l’information documentaire à l’Université Norbert Zongo (Koudougou). Elle porte un intérêt particulier aux archives numériques et voudrait donc se diriger vers ce domaine.
ZIDA André
est conseillé en archivistique au Ministère du Commerce depuis 2020 et il est chargé de l’organisation d’AsF-Burkina Faso, dont il fait partie. C’est un habitué des chantiers-écoles, c’est d’ailleurs sa troisième participation ! Pour André, un seul mot d’ordre : « sauver les archives qui sont en péril au Burkina Faso ».
BAMOGO Joseph
est conservateur d’archives. Il actuellement conseiller en archivistique au Ministère de la Justice et des Droits Humains et est également chargé des relations avec les institutions. Il est aussi membre actif d’AsF-Burkina, pour laquelle il est en charge de la communication. Il est documentaliste de formation, mais fréquente le domaine des archives depuis une dizaine d’années maintenant. Pour Joseph, les archives ne sont pas encore bien prises en charge et ne sont pas vraiment prises au sérieux au Burkina Faso. Son objectif à lui et à AsF-Burkina est d’aider les gens et les différentes administrations à sauver leurs archives.