J-1 : lundi 19 septembre 2022

Que la mission commence !

Depuis maintenant 12 ans, AsF-France participe à un projet ambitieux visant à aider l’État burkinabè à se doter d’une politique nationale d’archivage. Outre les différentes missions des années précédentes, des chantiers-écoles sont organisés par AsF depuis 2018, afin qu’étudiants en archivistique burkinabè et français puissent ensemble expérimenter le travail de terrain et faire face à diverses problématiques concernant les archives.
Cette année, le chantier-école se déroule du 19 septembre au 30 septembre 2022 au FESPACO.

Les présentations s’imposent !

Cette mission regroupe :

  • en premier lieu des étudiants de l’ENAM (École Nationale d’Administration et de Magistrature) de Ouagadougou ;
  • des étudiants de l’Université de Koudougou ;
  • des étudiants de l’IRA (Instituts Régionaux d’Administration) de Bobo-Dioulasso ;
  • et enfin des étudiants en archives de l’Université Saint-Quentin-en-Yvelines - Paris-Saclay.

Ce projet est minutieusement encadré par :

  1. trois archivistes d’AsF-Burkina Faso (Fabienne, Joseph et André) ,
  2. Marc TRILLE, chef de mission AsF-France
  3. quatre personnes en poste au FESPACO, dont Léonce TIRA, directeur de la cinémathèque.

Quid du FESPACO ?

Créé en 1969, le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou est le plus grand festival de cinéma africain. Nous pouvons, derrière cette appellation, distinguer deux sens :

  1. Le FESPACO comme institution appelée « délégation générale du FESPACO », qui organise et administre le festival,
  2. Le FESPACO en tant que festival, qui a lieu pendant 8 jours tous les deux ans à Ouagadougou.
    FESPACO
    Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou

Ce dernier a pour but de diffuser les œuvres du cinéma africain, permettant ainsi de contribuer à son essor à grande échelle et à sa sauvegarde.

Alors cette première journée ?

Nous nous sommes tous retrouvés dans une salle de projection du FESPACO. Ce fut alors l’occasion de faire un tour de table et de faire connaissance, mais aussi de prendre nos marques et de nous familiariser avec les modalités de la mission.

L’organisation est la suivante : les 18 personnes qui participent au chantier-école sont dispatchées en trois groupes, afin de traiter les films (bobines, DVD, VHS, etc), les affiches (de films et des différentes sessions du festival) et les archives administratives.
Suite au prochain épisode pour en savoir un peu plus …

Cinémathèque Africaine
Ouagadougou
Silence, on archive !
Des boites rondes

Étant donné que nous sommes quand même dans les enceintes d’une grande institution du cinéma, le visionnage d’un film a été de mise. Nous avons donc eu le plaisir de regarder Une place dans l’avion, un court-métrage d’environ 16 minutes réalisé par la sénégalaise Khadidiatou Sow, sorti en 2016.

Nous avons ensuite fait un tour des locaux : visite de la cinémathèque, du bâtiment administratif et des magasins de conservation, dans lesquels nous allons travailler pour les deux semaines à venir.

Les profils du jour :

En plus de détailler chaque jour nos activités à travers ce journal de bord, nous tenons à ce que chaque personne participant à ce joli projet puisse se présenter plus en détail. Voici nos élus du lundi :

Ousman Savadogo est adjoint en archivistique à l’ENAM et sa motivation pour participer au monde des archives serait : « apporter ma contribution à la collecte et à la conservation du riche patrimoine culturel de mon pays, ainsi qu’à l’organisation de notre administration publique et privée, afin de la transmettre aux générations futures. »

Ousman Savadogo
étudiant de l’ENAM

Siata Sawadogo est titulaire d’une licence en archivistique obtenue à l’université Norbert ZONGO (Koudougou) en 2020. Elle est actuellement Archiviste stagiaire au siège du FESPACO, afin de renforcer ses connaissances et de se faire une idée sur le traitement des archives audiovisuelles. Le métier d’archiviste lui tient à coeur et elle souhaite avec ce diplôme travailler dans une structure privée ou dans les ONG.

Siata Sawadogo
Diplômée de l’université Norbert ZONGO (Koudougou)
J-2 : Mardi 20 septembre 2020

Travail au cœur de la cinémathèque

Une fois que les présentations ont été faites et que tout le monde semble bien installé, il est désormais temps de passer aux choses sérieuses !

Nous avons décidé de former trois groupes de travail selon les typologies d’archives à traiter pendant cette mission au FESPACO.

Les groupes se constituent de la manière suivante :

 Le premier est constitué de 7 personnes qui s’occupent de la cinémathèque et de ses 15 000 films par un travail d’identification, d’indexation et de conservation.

 Le deuxième, de 5 personnes, gère les affiches de films, de documentaires et des différentes éditions du FESPACO. Il va également s’occuper d’un fonds de 6 000 photos prises lors des différents festivals depuis 1969.

 Le dernier groupe, de 6 personnes, et non des moindres, se lance dans le traitement des archives administratives éparpillées un peu partout dans les locaux.

Focus sur le premier groupe ?

Les films sont conservés dans deux salles différentes au sein de la cinémathèque :

  • La salle A, dédiée aux bobines de 16 et 35 mm
  • La salle B, dans laquelle nous trouvons l’ensemble des DVD, VHS, U-matic et Betacam

Pour le moment, le groupe de travail s’occupe de la salle A, dans laquelle nous retrouvons des bobines concernant des films d’auteurs africains, des films cubains - dont la majorité des titres est en espagnol - , des films français et des films d’actualités, comme des visites de présidents, la pose d’une première pierre pour la construction d’un hôpital, etc. Notons qu’une partie des films vient directement de l’institut français. Pour reprendre les termes de Monsieur TIRA, « c’est toute la mémoire du cinéma africain qui est ici conservée. »

Les bobines de la salle A ne sont pas physiquement localisables. Autrement dit, il est difficile de retrouver un film en particulier parmi l’ensemble du fonds audiovisuel réparti sur 12 armoires. Afin de résoudre ce problème, il a été décidé d’attribuer une adresse physique (que le FESPACO appelle « cotation ») à chaque film.

Celle ci est composée des éléments suivants (nous reprenons les termes du FESPACO) :

  • le nom de la salle de conservation
  • le numéro de l’armoire
  • la date d’entrée dans le fonds
  • le numéro de la ligne
  • le numéro de la colonne
  • le numéro de l’emplacement sur la ligne
    Exemple de cotation
    En suivant la flèche, les cotes sont A5/2010/1-1/01

Nous avons reporté ces codes sur une feuille papier, en indiquant également le titre du film et le nombre de bobines. Il s’agit d’un travail assez long et minutieux, mais nous sommes parvenus à attribuer un code à l’ensemble des bobines 35 mm de la salle !
L’étape suivante sera de constituer une base de données avec l’ensemble de ces codes, puis de les imprimer pour les coller sur les bobines...

Constitution de la base de données...
... un travail long et minutieux

Des blouses et des masques !

L’état de conservation des bobines est en apparence assez satisfaisant : celles-ci
sont conservées dans des boites métalliques ou plastiques de format adapté. Nous avons toutefois remarqué qu’il était inscrit « illisible » ou « mauvais état » sur certaines d’entre elles, empêchant alors leur exploitation.

Bobine 35 mm de la salle A
indiquée en mauvais état.
L’intérieur de la boite

D’autres éléments nous ont sauté aux yeux et au nez :

 La rouille sur les boites métalliques et la poussière présente dans l’ensemble de la pièce => Le port de la blouse était alors recommandé pour éviter de se salir.

Boite métallique rouillée


 La forte odeur de vinaigre dans la salle, due à la dégradation des bobines de films anciens => Le port du masque était donc plus que nécessaire.

Port du masque obligatoire
De gauche à droite : Benjamin, Fabienne et Sana Bibata

Les profils du jour

SANON|OUALI Larba Fabienne (à gauche)

est conservateur d’archives en service à l’Université Joseph KI-ZERBO et fait partie d’AsF Burkina Faso. C’est sa troisième participation à un chantier-école, l’édition de cette année est une belle opportunité pour elle de toucher du doigt les archives audiovisuelles, dont la manipulation et la conservation diffèrent des archives « ordinaires ».

Les 2 portraits du jour

OUEDRAOGO|SANA Bibata (à droite)

est initialement une agent de liaison au CNRST (Centre national de Recherche Scientifique et Technologique). Cette structure recherchait des archivistes professionnels et a alors envoyé certains de ses agents à l’ENAM afin de les former en archivistique. Elle est actuellement adjointe en archivistique à l’ENAM en deuxième année et participe au chantier-école dans le cadre de sa formation. Une fois son diplôme obtenu, elle retournera au CNRST en tant qu’archiviste.

J-3 : Mercredi 21 septembre 2022

Des films et des festivals à l’affiche

Passons désormais le flambeau au deuxième groupe, qui s’occupe du traitement des affiches de films et des différentes sessions du festival.

Nous n’avons pas une idée précise du nombre d’affiches à traiter, puisqu’elles sont disposées en vrac dans les différents locaux du FESPACO. De plus, au fur et à mesure que nous rassemblions les affiches, nous nous sommes rendu compte qu’il y en avait bien plus que ce que nous avions imaginé.

Une petite idée du vrac

On ne part pas de rien !

Il y a déjà eu un traitement initial fait par un des agents du FESPACO : 80 affiches ont été numérotées et ont fait l’objet d’une fiche plus ou moins détaillée :

  • titre mentionné sur l’affiche,
  • réalisateur,
  • année,
  • pays,
  • dimensions, etc.

Nous avons alors, dans un premier temps, repris ce travail existant afin de l’enrichir. Pour cela, nous avons créé de nouvelles fiches descriptives plus complètes et nous avons reporté les informations des fiches pré-existantes sur ces nouvelles fiches techniques.

À nous de jouer maintenant ...

Pendant que quelques membres du groupe reportaient les informations sur les nouvelles fiches techniques, les autres ont commencé l’identification des affiches non numérotées.

Pour chaque nouvelle affiche, nous avons donc indiqué :

  • le numéro provisoire attribué à celle-ci,
  • le titre du film ou le titre du festival,
  • le genre de l’affiche (de festival, de film, de documentaire ou de série),
  • le réalisateur s’il y a lieu,
  • le pays (de production ou du lieu du festival),
  • la date (de sortie du film ou de tenue du festival),
  • ses dimensions
  • et enfin des observations dans lesquelles nous indiquons le nombre d’exemplaires pour chacune d’entre elles.

Pour des raisons pratiques et logistiques, nous nous limitons à trois exemplaires par affiche.

Une fois que nous avons pu concrètement identifier le travail à effectuer, nous nous sommes réparti les différentes tâches pour pouvoir remplir ces fiches techniques le plus rapidement possible, au vu de l’ampleur du travail et du laps de temps assez serré.
Nous nous sommes organisés de la manière suivante : des personnes mesurent les affiches pendant que d’autres remplissent les fiches techniques et enfin les personnes restantes s’occupent des recherches complémentaires, lorsqu’il n’y a pas toutes les informations sur l’affiche (le plus souvent, la date de sortie des films et le/les pays de production).

Le groupe 2 autour de la table
en charge des affiche
Les 2 armoires de rangements pour les affiches

Au fur et à mesure que les fiches se remplissent, nous nous sommes également occupés de rouler les affiches, en indiquant sur un bout de papier le numéro qui leur a été attribué. Nous les avons ensuite déposées sur les étagères des deux armoires dans un ordre numérique précis, afin de pouvoir les localiser.

Archivistes aux gros bras

Les archivistes sont parfois experts en déménagement : par manque de place, nous avons dû réaménager la salle dans laquelle nous traitons les affiches, notamment en déplaçant quelques meubles, afin d’avoir assez d’espace pour travailler sur les affiches aux dimensions conséquentes (et elles sont plutôt nombreuses !).

Pas si vite Speedy Gonzales

C’est un travail de longue haleine qui est tout à fait passionnant, car nous découvrons, à chaque affiche, un nouveau film ou le visuel d’un festival. Nous avons néanmoins fait face à une difficulté qui nous a un peu ralentis : les affiches sont totalement en vrac ou pas du tout rassemblées lorsqu’il y a des doublons ou des triples. Il nous arrive alors régulièrement de devoir fouiller dans notre organisation minutieuse, afin de retrouver l’affiche déjà traitée pour y joindre le doublon en question.

Prochaine étape : créer une base de données numérique, afin de s’y retrouver rapidement.

Les profils du jour

OUEDRAOGO Natissatou (à gauche)

est titulaire d’une licence en Science de l’Information Documentaire à l’Université Norbert ZONGO de Koudougou et est actuellement stagiaire archiviste en fin de formation. Elle aimerait apporter sa contribution à la valorisation des archives au Burkina Faso et dans le monde.

Les 2 portraits du jour

DEMBELE Natalie (à droite)

est titulaire d’une licence professionnelle en Archives Bibliothèque et Documentation à l’Université Norbert ZONGO (Koudougou). Elle est actuellement en stage aux Archives Nationales. Natalie s’intéresse aux archives et tout particulièrement à la préservation de la mémoire des différentes structures ou institutions burkinabè.

J-4 : Jeudi 22 septembre 2022

Le FESPACO, côté gestion

A 8 heures, la journée a commencé par la visite du directeur général de l’ENAM, le Dr Jacob Y. YARABATIOULA. Il a rendu visite aux différents groupes de travail et s’est intéressé au déroulement du projet. Sa visite nous a motivés d’autant plus, car elle a souligné toute l’importance de notre mission au FESPACO.

Des archives plus familières

Après la cinémathèque et les affiches, tournons-nous aujourd’hui vers cet ambitieux projet du troisième groupe, dédié au traitement des archives administratives.

Le travail n’a pu démarrer qu’après avoir établi un état des lieux, s’être accordé avec le FESPACO sur les archives à traiter et en avoir mesuré la volumétrie.
Ces documents se trouvaient dans des armoires ou dans les couloirs du bâtiment administratif.

Nous sommes partis du principe que nous allions classer ces archives comme s’il s’agissait de versements, avec une numérotation en série « F » comme « FESPACO » et en sous-séries 1F, 2F, 3F, etc.
Nous avons commencé à traiter la sous-série 1F se trouvant dans les armoires du bureau attribuées aux affiches (cf. article précédent). Nous n’avons pas pu reprendre l’ordre de cette sous-série, car elle a déjà fait l’objet d’un classement sans cote par l’archiviste du FESPACO. Nous avons donc conservé l’ordre initial tout en y ajoutant des cotes. Nous avons également commencé à traiter un lot d’archives en vrac, qui sera classé en sous-série 2F.
Une chance pour nous... un local spécial et tout neuf nous a été attribué pour traiter ces archives.

Vue d’ensemble du local
Le groupe 3

Concernant notre organisation, nous avons chacun pris une liasse, que nous avons analysée en lui attribuant une cote provisoire. Lorsque nous arriverons à la fin de ce « versement », nous reclasserons le tout par thème.
Par exemple, rassembler l’ensemble des archives concernant le Conseil d’administration ou encore celles de l’organisation des différents FESPACO, etc.

Les grandes typologies

Parmi les archives administratives identifiées, nous retrouvons essentiellement :
 celles liées à l’administration interne ;
 celles sur l’organisation du festival ;
 les correspondances des différents services du FESPACO ;
 des conseils d’administration.

Un travail au long cours

En plus des archives énumérées ci-dessus, nous en avons trouvé d’autres dans deux autres bureaux administratifs. Un en particulier a attiré notre attention : celui de la direction des affaires financières, dans lequel se trouvent au moins 30 mètres linéaires de boites.

Même en restant très optimistes, nous ne pensons pas pouvoir aboutir à un traitement complet de ces archives administratives. La question commence donc à se poser sur l’éventualité de mener à bien ce projet sur deux ans, au vu de l’ampleur des archives à traiter : qu’elles soient administratives, audiovisuelles (pour la cinémathèque) ou photographiques.

Les profils du jour

SANA Karidiatou (à gauche)

est élève à l’ENAM, en formation dans les archives. Elle aime l’histoire et en savoir plus sur son pays. Elle voudrait donc participer à la mémoire du Burkina Faso et faire du métier d’archiviste un métier plus reconnu.

Les 2 portraits du jour

WERNER Charlotte (à droite)

est étudiante en deuxième année de master Gestion des Archives et de l’Archivage à l’Université Saint-Quentin-en-Yvelines - Paris-Saclay. Ce chantier-école est, pour elle, particulièrement intéressant, parce qu’elle aimerait se spécialiser dans les archives audiovisuelles et musicales afin de contribuer activement à leurs patrimoines respectifs. C’est la première fois qu’elle a affaire à un fonds d’archives qui touche ses centres d’intérêt, cela la rend très enthousiaste (et cela se voit sur la photo) !

J-5 : Vendredi 23 septembre 2022

Le clap de fin de semaine

Fin de la première semaine, nous pouvons dire que nous n’avons pas chômé ! Chaque groupe a fait des avancées considérables. Bien entendu, le travail est loin d’être achevé, mais ce soir nous avons quitté les locaux du FESPACO fiers et satisfaits.
Un week-end bien mérité arrive pour tout le monde, après cette première semaine passée non sans rebondissements …

« De l’ombre à la lumière » [1]

Nous avons fait face à deux coupures de courant cette semaine, ralentissant de fait nos activités, mais nous ne nous sommes pas laissés abattre pour autant. À chaque problème une solution !

Concernant le deuxième groupe, en charge des affiches, un retour aux bonnes vieilles méthodes à été nécessaire. Sans électricité et donc sans connexion internet, il nous a été impossible de faire sur la "toile" les recherches permettant de compléter les fiches lorsque des informations manquaient (le plus généralement, pays de production et dates de sortie des films). Une solution nous a toutefois été très rapidement apportée : le personnel du FESPACO nous a très gentiment prêté le Dictionnaire des Cinémas d’Afrique. C’est un ouvrage de référence « co-réalisé » par l’Association des Trois Mondes et le FESPACO. Il présente la filmographie de plus de 400 réalisateurs issus d’Afrique francophone, lusophone, anglophone et arabophone, du Maghreb, mais également de la diaspora caribéenne francophone. Cet ouvrage nous a ainsi permis de retrouver de nombreux films dont le FESPACO possède les affiches, afin de les référencer le plus précisément possible.

Cette absence d’électricité a également posé problème pour le premier groupe : comment travailler dans les magasins de la cinémathèque dans le noir complet ?
Heureusement, les téléphones portables existent, nous avons donc utilisé la lampe torche de nos appareils respectifs afin de nous éclairer. On aurait presque dit un cache-cache dans un lieu secret !

Attribution des cotes dans la salle A
par Lydie, Fabienne, Léna et Benjamin

Ce problème mineur a néanmoins été quelque chose de plutôt positif dans l’ensemble des groupes, puisqu’il a permis de renforcer la cohésion entre nous tous.

Les profils du jour

KORBEOGO Mariette Lydie (à gauche)

était secrétaire au Ministère de la Communication, détachée par la suite à la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB). Elle a toujours aimé collecter les anciens documents audiovisuels, sonores, et les documents papier. À la RTB, elle a déposé une armoire de plus dans le service des archives pour ses différentes collections. On pouvait y trouver des documents administratifs et des journaux, qu’elle collectionnait avec amour. Elle a par la suite décidé de passer le concours professionnel des adjoints en archivistique et a été admise. Elle est donc en deuxième année de formation à l’IRA Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso). Lorsqu’elle et ses camardes ont reçu la note du Directeur Général de l’ENAM les invitant à participer à cette mission au FESPACO, ils ont décidé d’y prendre part afin d’approfondir leurs connaissances.
Elle aimerait que cette mission donne lieu à la création d’une direction des archives au FESPACO, favorisant ainsi une meilleure protection du trésor qui s’y cache. Ce chantier n’est pour elle que le début d’une collaboration avec Archivistes sans Frontières. Elle aimerait beaucoup prendre part aux éditions suivantes.

Les 2 portraits du jour

HUMBERT Léna (à droite)

est une étudiante en deuxième année de master Gestion des Archives et de l’Archivage à l’Université Saint-Quentin-en-Yvelines - Paris-Saclay. C’est par la recherche qu’elle a découvert le monde des archives et elle ne souhaite pas le quitter de si tôt. En plus de traiter des archives bien particulières au FESPACO (ce n’est pas tous les jours que l’on travaille sur des bobines), cette mission est pour elle l’occasion d’échanger et de partager sa passion avec des archivistes venant d’horizons différents et, ensemble, de travailler à un but commun : conserver le patrimoine. Elle espère que ce chantier-école ne sera pas son dernier !

[1Film de Ron Howard

J-6 : Lundi 26 septembre 2022

Lundi matin*

Après un week-end de repos (ou pas), nous avons débuté la semaine en nous réunissant dans une salle de la cinémathèque pour un tour de table.

Groupe par groupe, nous avons fait un résumé de nos avancées respectives. Nous avons ensuite collectivement débattu sur la façon dont il nous serait possible d’améliorer et d’affiner notre traitement des différentes archives, afin d’avancer au maximum sur ce chantier-école 2022.

Ce fut également l’occasion de nous poser des questions au sujet des valorisations possibles.

Dans l’ordre des groupes :

On rembobine !

Nous pensons que la salle A, qui abrite les bobines de 16 et 35 mm, peut faire l’objet d’un traitement et d’un classement complet d’ici la fin de la semaine.

- Concernant les bobines de 35 mm :
Toutes les cotes ont été attribuées et référencées dans un tableur de type Excel. Comme déjà évoqué dans un compte-rendu antérieur, ces cotes ont été imprimées en format étiquette et en partie collées sur chacune des bobines, ainsi que sur les différentes armoires.
Ainsi, le travail concernant ces bobines arrive presque à sa fin.

- S’agissant des bobines de 16 mm :
Une première cotation pour les auteurs africains a été initiée. Deux armoires sont encore à prendre en charge pour l’attribution des cotes. L’idée serait également de créer un fichier unique, en regroupant le tableur contenant les cotes avec un fichier déjà existant au FESPACO et qui recense chaque film avec précision.
La priorité reste néanmoins de finir de coter et d’étiqueter toutes les bobines présentes dans la salle A avant toute chose.

Nous avons abandonné l’idée de traiter la salle B puisque, rien que pour les cassettes, on en compte plus de 5 000 ! Il a donc été décidé de reporter ce projet à l’année prochaine, sachant qu’un travail préliminaire devra être fait, au vu du nombre d’archives audiovisuelles à traiter.

À l’affiche !

Au tour des affiches ! Si le recensement de ces dernières, sur les fiches techniques, a considérablement avancé, il n’en reste pas moins un travail encore considérable à effectuer. Les affiches, en grand nombre, nécessitent un traitement alliant ordre et précision. Nous avons également décidé de transposer les fiches techniques sur un tableur, ce qui nous permet de faire nos recherches plus rapidement et de faciliter le classement à venir.

En parlant de classement, nous avons commencé à réfléchir à un ordre de classement logique, afin de faciliter les futures (et régulières) mises à jour. La logique est donc de commencer le classement en série A (comme Affiches), puis en sous-séries A1, A2, A3, etc., en fonction des différents types d’affiches (films, documentaires, dessins animés, séries, festivals). À l’intérieur de ces sous-séries, nous classerons ensuite - l’ordre n’étant pas encore totalement arrêté - par date, réalisateur, pays, etc.

Depuis 2015, les affiches des films au programme du FESPACO existent toutes également en format numérique. Il nous faut réfléchir à la façon de les associer au classement et les intégrer dans la base de données que nous sommes en train de constituer.
De ce fait, l’idée d’une numérisation des affiches papier est alors évoquée, mais cette dernière devra être faite par des professionnels, au vu des dimensions conséquentes de certaines affiches, pour lesquelles une simple photo avec un téléphone ne suffirait pas.

Pour la valorisation, nous avons identifié quelques belles affiches, qui pourraient faire l’objet d’une exposition thématique. Néanmoins, cela nécessiterait un budget assez conséquent.

Last but not least : les archives papier

En ce qui concerne le troisième groupe, pour lequel la série F a déjà été mise en place, nous travaillons sur trois répertoires différents (sous-séries 1F, 2F, 3F).

  1. Le premier est un répertoire (1F) que nous avons déjà évoqué dans un compte rendu précédent
  2. Le deuxième répertoire (2F) concerne les archives rassemblées dans le local, qu’il est déjà possible de coter avec un classement simple, en allant du général au particulier.
  3. Enfin, le troisième répertoire (3F) à traiter ciblerait les archives localisées dans le bureau de l’agent comptable. Un petit classement des boites pourrait démarrer dans le courant de la semaine.

Les profils du jour

OUATTARA Assétou

est adjointe en archivistique à l’IRA de Bobo. Elle vient de finir sa première année et va entrer en stage au SONABHY (Société nationale Burkinabè d’Hydrocarbures) en octobre. Les archives sont passionnantes pour elle, car elles permettent une découverte constante de l’histoire et de la mémoire du Burkina Faso. L’idée de mettre les choses en ordre pour faciliter les recherches et préserver la mémoire collective lui plait beaucoup. De plus, ces quelques jours de travail au FESPACO lui ont permis de se conforter dans son choix professionnel, la pratique l’a rassurée sur la vocation qu’elle a choisie.

OUATTARA Assétou

KABORE Moumouni

est également adjoint en archivistique à l’IRA de Bobo. Il aimerait améliorer ses connaissances en archivistique, car les archives sont pour lui l’identité même d’un pays. Elles sont indispensables et le métier d’archiviste est essentiel pour faire fonctionner un pays.

KABORE Moumouni

* Film d’Otar Iosseliani.

J-7 : Mardi 27 septembre 2022

Petite visite de différents services d’archives burkinabè

Bien que nous soyons pas mal occupés avec notre chantier-école, nous avons tout de même l’occasion de découvrir Ouagadougou !

Nous avons bien entendu gouté les mets locaux, visité quelques marchés, arpenté les ruelles du village artisanal, déjeuné au bord de Loumbila Beach, fréquenté (modérément, il va de soi) la vie nocturne de Ouaga2000 et rencontré de nombreuses personnes, toutes plus accueillantes les unes que les autres.

Pendant notre temps libre, nous n’avons toutefois pas perdu notre âme d’archiviste. Marc Trille, fin connaisseur des archives burkinabè depuis une vingtaine d’années, nous a fait faire le tour des quelques centres d’archives de la ville. Voici ce que nous avons vu :
 Les Archives Nationales ;
 Les archives du Ministère du Commerce ;
 Les archives de l’Assemblée Nationale.

Ce que nous pouvons en dire :

Pour les Archives Nationales, même si nous ne sommes pas entrées dans le détail des fonds et de leur contenu, nous avons fait un tour dans la salle de tri et observé son fonctionnement. Nous avons vu la salle de lecture et jeté un coup d’œil au cadre de classement papier, mis à disposition des lecteurs. Nous avons également vu plusieurs magasins et avons constaté que la plupart des archives définitives sont conditionnées dans des boites Cauchard.

Le conditionnement en boites Cauchard
Aperçu d’un magasin d’archives

S’agissant du Ministère du Commerce, la tâche n’est pas aisée. Un gros travail est fait pour classer et conserver les archives récentes du ministère. Cela n’est pas forcément le cas pour les archives antérieures, car, rappelons-le, l’importance accordée aux archives est assez récente au Burkina Faso. Nous avons donc observé d’importants vracs, qui ne peuvent pour le moment faire l’objet d’un traitement (manque de budget et de personnel).

Dans les rayonnages des archives ministérielles
Un aperçu du vrac

Enfin, s’agissant des archives de l’Assemblée Nationale, elles ont une histoire un peu particulière. En effet, un gros travail de collecte, de classement et de conservation avait été fait avant 2014 et la gestion de ces fonds d’archives servait alors de modèle pour les instituions publiques burkinabè. Malheureusement, tous les fonds de l’Assemblée Nationale (des années 1950 à 2014) ont été brulés lors des émeutes de 2014. Tout a été perdu, nous ne retrouvons donc rien d’antérieur à 2014 dans les fonds actuels de l’Assemblée.

Les archives de l’Assemblée Nationale

Les profils du jour :

ZOMA Kalaga


est diplômée d’une licence de l’information documentaire à l’Université Norbert Zongo (Koudougou). Elle porte un intérêt particulier aux archives numériques et voudrait donc se diriger vers ce domaine.

ZOMA Kalaga

ZIDA André


est conseillé en archivistique au Ministère du Commerce depuis 2020 et il est chargé de l’organisation d’AsF-Burkina Faso, dont il fait partie. C’est un habitué des chantiers-écoles, c’est d’ailleurs sa troisième participation ! Pour André, un seul mot d’ordre : « sauver les archives qui sont en péril au Burkina Faso ».

ZIDA André

BAMOGO Joseph


est conservateur d’archives. Il actuellement conseiller en archivistique au Ministère de la Justice et des Droits Humains et est également chargé des relations avec les institutions. Il est aussi membre actif d’AsF-Burkina, pour laquelle il est en charge de la communication. Il est documentaliste de formation, mais fréquente le domaine des archives depuis une dizaine d’années maintenant. Pour Joseph, les archives ne sont pas encore bien prises en charge et ne sont pas vraiment prises au sérieux au Burkina Faso. Son objectif à lui et à AsF-Burkina est d’aider les gens et les différentes administrations à sauver leurs archives.

BAMOGO Joseph
J-8 : Mercredi 28 septembre 2022

Tout est sous contrôle !

La fin du chantier approche et cela se sent. Tout le monde s’active dans tous les sens, histoire de s’assurer que tout sera finalisé pour vendredi !

Voici on nous en sommes pour chaque groupe :

Au premier groupe, les bobines !

Nous avons fini d’étiqueter toutes les bobines 35mm et c’est plutôt satisfaisant à regarder. Ce ne fut toutefois pas une mince affaire. En effet, depuis le début de la semaine, nous avons dû reprendre la cotation de plusieurs armoires, car nous avions oublié de répertorier certains films. Ce fut un casse-tête de réussir à leur attribuer une cotation sans bouleverser l’ordre des cotes déjà établies, mais nous avons
réussi !
Quant aux bobines 16mm, leur cotation a été terminée aujourd’hui. Il ne reste plus qu’à imprimer les étiquettes et à les coller sur les bobines.

Au deuxième groupe, les affiches !

À chaque fois que nous avons l’impression de toucher au but concernant le tri des affiches, d’autres resurgissent de nulle part. Nous avons bien avancé, mais nous n’avons toujours pas commencé le classement. Dans l’idéal, nous aurons fini de
tout trier demain !
Bonne nouvelle : deux nouvelles armoires nous ont été allouées.

Charlotte et les deux nouvelles armoires

Au troisième groupe, les archives papier !

Malheureusement, nous n’aurons pas fini le classement initialement prévu demain : 4 cartons reste à classer. Et un projet de fait ! Rendez-vous l’année prochaine pour la suite.

Brève rencontre virtuelle avec la FIAF

Lors d’une visioconférence de Léonce TIRA, directeur de la cinémathèque, avec les différents membres de la FIAF (Fédération Internationale des Archives du Film), notre chantier-école a brièvement été présenté. Ils ont trouvé notre projet passionnant et une collaboration serait une piste utile pour une valorisation des archives du FESPACO à grande échelle.

Balade au cœur du Musée National

Après avoir durement travaillé au FESPACO, nous nous sommes octroyés une pause culturelle au Musée National du Burkina Faso. Voici ce que nous avons retenu :

L’entrée du Musée National

Saviez-vous qu’il existe plus de 60 ethnies au Burkina Faso ?
Le musée propose une reconstitution d’habitats traditionnels de plusieurs de ces dernières :

  • les Marka
  • les Sénoufo
  • les Mossi
  • les Lobi / Dagara
  • les Bissa
  • les Bobo
  • les Gourmantché
  • les Samo
  • les Peuls
  • les Gourounsi
    Une maison Mossi
    Une maison Gourounsi
    Une maison Peul

Nous avons ensuite visité une exposition temporaire sur « les Kamba ou poupées Biiga ». Il s’agit de sculptures traditionnelles qui représentent des statuettes féminines en bois généralement de petite taille et liées à la fécondité. Ces poupées sont généralement taillées en fonction de la morphologie de la petite fille à qui elles appartiennent.

Premières formes de poupées Biiga

Enfin, nous avons eu un aperçu du mobilier traditionnel (mobilier domestique utilitaire, décoratif et culturel) fabriqué en matériaux en tout genre : bois, céramique, paille (feuilles de rônier), peau et cuir.

Aperçu d’une cuisine traditionnelle

Les profils du jour

YAOGO Patrice

est adjoint en archivistique et étudie à l’IRA Bobo-Dioulasso. Il aime le milieu archivistique, car cela permet de conserver des archives diverses et variées sur le long terme. Il garde encore fièrement son cahier de classe du CP et le montre régulièrement à ses enfants. Pour lui, cet exemple démontre qu’il est important de conserver les choses correctement.

YAOGO Patrice

BALIMA Aïssatou

a fini sa formation en tant que conservateur d’archives à l’ENAM. Ce qui l’a motivé à travailler dans les archives, c’est d’être dans la découverte constante de nouveaux trésors. Les archives permettent de reconstituer le passé d’une institution. Des archives bien organisées et bien conservées sont, pour elle, favorables aux institutions publiques et privées qui les détiennent.

BALIMA Aïssatou
J-9 : Jeudi 29 septembre 2022

Le chantier-école touche à sa fin

La fin du chantier approche et tout le monde est très occupé. Après près de deux semaines de travail, une routine s’est presque installée.

Les bobines

Le groupe 1 achève de s’occuper des bobines 16 mm. L’étiquetage de l’armoire A8 a été terminé aujourd’hui et nous en sommes à la moitié des armoires A4 et A5. Nous ne sommes pas sûrs que la journée de demain suffira pour tout terminer, mais les petits lutins que nous sommes allons redoubler d’effort et de vitesse !

Siata et Lydie
en train de coller les étiquettes, toujours avec le sourire

La team Affiches

Ça y est ! Nous avons fini de trier l’ensemble des affiches ce matin. Nous sommes arrivés au nombre de 664 affiches. Nous avons donc pu commencer le classement. Nous avons décidé de garder les deux niveaux :

  • en série A (pour « Affiches ») ;
  • en sous séries (1A, 2A, 3A, 4A, etc.), en fonction du genre de l’affiche.

Nous avons ainsi achevé le classement, en sous-série 1A, de toutes les affiches de festival et nous avons commencé à classer la sous-série 2A pour les films. Il nous restera encore à classer les documentaires, les dessins animés, les séries et les évènements particuliers.

Autre bonne nouvelle... dans l"ultime et dernier carton ouvert, nous avons trouvé une piste pour une valorisation : un concours d’affiches pour le FESPACO, auquel une poignée d’élèves burkinabè a contribué. L’idée serait donc de prendre individuellement ces affiches en photo, de leur attribuer une cote, de les légender et de les publier sur le site internet du FESPACO.

Un aperçu de quelques affiches ayant participé au concours

FESPACO 1993
Concours d’affiches
FESPACO 1993
Concours d’affiches
FESPACO 1993
Concours d’affiches

Les archives papier

Mission accomplie pour le troisième groupe ! Nous avons réussi à finir dans des délais plus que raisonnables ce que nous avions entrepris. Les quelques personnes qui restaient pour finaliser le classement des dernières boites se sont alors dispatchées dans les deux premiers groupes, pour les aider à finir.

La pause déjeuner bien méritée

Le profil du jour

OUEDRAOGO Harouna

est élève conservateur d’archives en fin de formation à l’ENAM. Avant son admission au concours professionnel de conservateur, il a exercé au Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme en tant qu’archiviste d’État (niveau B). Il a tenu à participer au chantier-école, car c’est pour lui une occasion de se frotter à divers professionnels, notamment étrangers (coucou AsF-France), et de profiter de leur expérience. En plus d’approfondir ses connaissances, ce chantier lui permet de se familiariser avec différents types d’archives (photos, papier, audiovisuelles). Ce qu’il aime dans le métier d’archiviste, c’est qu’il lui permet d’apprendre de façon permanente.

OUEDRAOGO Harouna
J-10 : Vendredi 30 septembre 2022

Une fin de mission précipitée

Vous vous souvenez de notre optimisme d’hier quant au fait de terminer ce beau chantier-école à temps en redoublant d’effort ? Mauvaise nouvelle : rien n’a pu être achevé comme nous le souhaitions. Notre dernière journée de travail a subi une annulation contrainte et forcée.

Un soulèvement militaire a eu lieu très tôt ce vendredi matin, menant ainsi à une situation confuse à Ouagadougou et nous empêchant de sortir de nos logements respectifs. Cette situation semble très alarmiste, annoncée comme ça, mais nous sommes bien heureusement tous en sécurité chez nous.

On ne vous cache pas que nous sommes extrêmement déçus. Nous étions si près du but. Aujourd’hui, un sentiment de grande frustration se fait sentir car nous avons dû laisser la fin de l’étiquetage des bobines et du classement des affiches en plan.

Autre grosse déception et, indéniablement, la plus triste : nous avions créé de forts liens entre nous durant ces deux semaines et nous n’avons même pas pu nous dire au revoir. Heureusement, les réseaux sociaux nous permettent toujours de rester en contact, mais ce n’est pas la même chose !

Charlotte et Léna tristes que le projet se finisse ainsi

Nous espérons que la délégation générale du FESPACO pourra reprendre le flambeau et ainsi continuer le travail engagé.
Le bilan reste tout de même très positif : nous avons appris les uns des autres, réfléchi collectivement sur des questions archivistiques, peaufiné nos connaissances, tissé des liens d’amitié.

L’ensemble de l’équipe qui a travaillé sur ce chantier-école

Nous ne pourrions faire ce clap de fin sans remercier chaleureusement la délégation générale du FESPACO, Archivistes sans Frontières Burkina Faso et ASF-France, les étudiants de l’ENAM, de l’IRA Bobo-Dioulasso et de l’Université Norbert Zongo de Koudougou.

Nous espérons tous nous revoir l’année prochaine afin de véritablement terminer la mission au FESPACO : il reste encore à traiter et classer les photos, une partie des archives administratives et la salle B de la cinémathèque.

Note de la rédaction

Nous devons aux lecteurs de ce carnet de mission la fin de l’histoire : après être restées à Ouagadougou quelques jours de plus que prévu, en raison de la fermeture de l’aéroport, Charlotte et Léna sont rentrées en France le jeudi 6 octobre.

Nous les remercions d’avoir tenu quotidiennement ce carnet pendant deux semaines et nous souhaitons à tous les participants de ce chantier-école le succès dans leurs projets.

Le bureau d’AsF-France

J-11 : Mardi 11 octobre 2022

Tout est bien qui finit bien !

Retournement de situation... Bloquées quelques jours supplémentaires à Ouagadougou, nous avons pu passer une dernière journée de travail au FESPACO, le mardi 4 octobre. Nous avons ainsi pu finaliser le projet. Malgré leur emploi du temps chargé, quelques étudiants burkinabè et les trois membres d’AsF-Burkina se sont joints à nous pour cette dernière journée.

État des lieux

 Les affiches sont désormais classées. Elles ont intégré les étagères qui leur étaient destinées. Nous avons transmis au personnel du FESPACO le fichier Excel sur lequel elles ont été répertoriées avec leurs cotes définitives, afin qu’il puisse le tenir à jour.

Les affiches classées


 Pour les bobines de film, nous sommes arrivés au bout du collage des étiquettes. Travail long et fastidieux, mais néanmoins essentiel, puisqu’il permet de s’y retrouver dans la salle. Nous avons aussi intégré les cotes dans les fichiers Excel et Word utilisés au quotidien par les agents du FESPACO.

Les bobines classées de la salle A

Une fin de chantier hyper satisfaisante !

Lydie et Léna ravies...
le collage des étiquettes est fini !

Une dernière réunion avant le départ

La veille de notre départ pour la France, nous avons assisté à une réunion d’AsF-Burkina. Celle-ci était des plus importantes, car elle officialisait le parrainage de l’association par Soungalo Ouattara, ancien président de l’Assemblée Nationale burkinabè, qui porte depuis des années un grand intérêt et un grand soutien aux archives.
Ce fut également l’occasion pour nous de rencontrer les autres membres d’AsF-Burkina, qui n’ont pas pu participer au chantier-école.

De gauche à droite
 Le président d’ASF-Burkina Faso
 Le directeur de la librairie Mercury dans laquelle s’est tenue la réunion
 L’ancien président de l’Assemblée Nationale Burkinabè, Soungalo Ouattara
 Marc Trille, chef de projet/mission ASF-France

Un retour non sans rebondissement

Nous sommes bien rentrées à Paris, le jeudi 6 octobre, saines et sauves, emportant avec nous un très beau souvenir de notre séjour burkinabè. La seule chose que nous n’avons pas pu ramener… nos valises. Elles ont décidé de s’octroyer quelques jours supplémentaires de voyage, tant cette expérience marquante leur a plu.
Rassurez-vous, la compagnie aérienne les a retrouvées saines et sauves, elles aussi !

Merci d’avoir suivi nos aventures !



 

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