Nous avons décidé de former trois groupes de travail selon les typologies d’archives à traiter pendant cette mission au FESPACO.
Les groupes se constituent de la manière suivante :
– Le premier est constitué de 7 personnes qui s’occupent de la cinémathèque et de ses 15 000 films par un travail d’identification, d’indexation et de conservation.
– Le deuxième, de 5 personnes, gère les affiches de films, de documentaires et des différentes éditions du FESPACO. Il va également s’occuper d’un fonds de 6 000 photos prises lors des différents festivals depuis 1969.
– Le dernier groupe, de 6 personnes, et non des moindres, se lance dans le traitement des archives administratives éparpillées un peu partout dans les locaux.
Focus sur le premier groupe ?
Les films sont conservés dans deux salles différentes au sein de la cinémathèque :
- La salle A, dédiée aux bobines de 16 et 35 mm
- La salle B, dans laquelle nous trouvons l’ensemble des DVD, VHS, U-matic et Betacam
Pour le moment, le groupe de travail s’occupe de la salle A, dans laquelle nous retrouvons des bobines concernant des films d’auteurs africains, des films cubains - dont la majorité des titres est en espagnol - , des films français et des films d’actualités, comme des visites de présidents, la pose d’une première pierre pour la construction d’un hôpital, etc. Notons qu’une partie des films vient directement de l’institut français. Pour reprendre les termes de Monsieur TIRA, « c’est toute la mémoire du cinéma africain qui est ici conservée. »
Les bobines de la salle A ne sont pas physiquement localisables. Autrement dit, il est difficile de retrouver un film en particulier parmi l’ensemble du fonds audiovisuel réparti sur 12 armoires. Afin de résoudre ce problème, il a été décidé d’attribuer une adresse physique (que le FESPACO appelle « cotation ») à chaque film.
Celle ci est composée des éléments suivants (nous reprenons les termes du FESPACO) :
- le nom de la salle de conservation
- le numéro de l’armoire
- la date d’entrée dans le fonds
- le numéro de la ligne
- le numéro de la colonne
- le numéro de l’emplacement sur la ligne
Nous avons reporté ces codes sur une feuille papier, en indiquant également le titre du film et le nombre de bobines. Il s’agit d’un travail assez long et minutieux, mais nous sommes parvenus à attribuer un code à l’ensemble des bobines 35 mm de la salle !
L’étape suivante sera de constituer une base de données avec l’ensemble de ces codes, puis de les imprimer pour les coller sur les bobines...
Des blouses et des masques !
L’état de conservation des bobines est en apparence assez satisfaisant : celles-ci
sont conservées dans des boites métalliques ou plastiques de format adapté. Nous avons toutefois remarqué qu’il était inscrit « illisible » ou « mauvais état » sur certaines d’entre elles, empêchant alors leur exploitation.
D’autres éléments nous ont sauté aux yeux et au nez :
– La rouille sur les boites métalliques et la poussière présente dans l’ensemble de la pièce => Le port de la blouse était alors recommandé pour éviter de se salir.
– La forte odeur de vinaigre dans la salle, due à la dégradation des bobines de films anciens => Le port du masque était donc plus que nécessaire.
Les profils du jour
SANON|OUALI Larba Fabienne (à gauche)
est conservateur d’archives en service à l’Université Joseph KI-ZERBO et fait partie d’AsF Burkina Faso. C’est sa troisième participation à un chantier-école, l’édition de cette année est une belle opportunité pour elle de toucher du doigt les archives audiovisuelles, dont la manipulation et la conservation diffèrent des archives « ordinaires ».
OUEDRAOGO|SANA Bibata (à droite)
est initialement une agent de liaison au CNRST (Centre national de Recherche Scientifique et Technologique). Cette structure recherchait des archivistes professionnels et a alors envoyé certains de ses agents à l’ENAM afin de les former en archivistique. Elle est actuellement adjointe en archivistique à l’ENAM en deuxième année et participe au chantier-école dans le cadre de sa formation. Une fois son diplôme obtenu, elle retournera au CNRST en tant qu’archiviste.