Mardi 26 avril

Le colloque commence : compte-rendu et photos

2013-02-28T15:48:27Z

Le colloque commence…

Ce sont les travaux sur le chemin de fer qui sont évoqués en premier mais par un biais peu être un peu inattendu tant nous sommes focalises sur une source papier qui a été le moteur de nos missions successives.

L’orientation des travaux est clairement en faveur d’un focus sur les sources de l’histoire de la région, notamment les sources orales dont la collecte est nécessaire, urgente et à organiser :
 Nécessaire car l’oralité couvre une part importante de l’histoire régionale et complète très largement un écrit très peu répandu avant le début du 20e siècle, période qui a vu la « démocratisation » des supports tels que l’encre et du papier.
 Urgente car les acteurs disparaissent, ils sont dispersés sur une large région qui couvre la corne de l’Afrique et le Yémen, ils sont encore nombreux et linguistiquement différents.
 A organiser pour que la collecte se fasse dans les règles de l’art mais aussi pour former les acteurs de cette collecte eux même.

Les organisateurs :

Dr Adawa Hassan Ali Ganta, Directeur du Centre de Recherche Universitaire de Djibouti (à gauche) et Jean François Breton, Attaché Culturel Français, Institut Français Arthur Rimbaud

Cette priorité est réitérée tout au long de la journée avec les travaux du Centre Français d’Etudes Ethiopiennes et en particulier ceux de Thomas Osmond sur la ville de Harar, Aramis Houmd Soule sur l’histoire des Afars dansla Cornede l’Afrique mais aussi ceux évoqué par Nazar al Hadithi de l’université de Sanaa.

L’espace géographique apporte une complexité supplémentaire évoquée au travers de deux interventions, l’une sur un quartier emblématique de Djibouti (« Mémoires urbaines de Balbala ») par Amina Said Chire (problématique cadastrale) et l’autre intitulée « Des frontières et des hommes : sources et enjeux » par Simon Imbert-Vier.

Il apparaît clairement que loralité a longtemps et jusque très tardivement, une valeur plus importante que l’écrit. L’écriture a quant à elle accompagné une transition, d’une monarchie nomade vers un pouvoir centralisateur. Cette transition a eu lieu en Ethiopie avec le règne de Ménélik II, qui stabilise sa capitale à Addis Abebas dans le dernier quart du XIXe siècle.

Le lien avec la Compagnie se fait très simplement avec une initiative en cours en faveur de la collecte des témoignages oraux des salariés dela Ciein situ par Hugues Fontaine. Ces témoignages sont prévus pour être publiés fin 2011 accompagnés des photographies des personnes interrogées.

Colette Dubois entame la succession d’exposés par ses travaux sur le Centre de formation des agents du Chemin de fer et notamment le recueil d’entretiens qu’elle a réalisés.

Colette Dubois, Université d’Aix Marseille et Adawa Hassan Ali Ganta

Le postulat est de rappeler que la Compagnie a réussi à maintenir un minimum de fonctionnement jusque très tardivement et ce malgré les difficultés qu’elle connaît actuellement car des les années 1950, les conducteurs, mainteneurs et tout le personnel technique ont été solidement formés.

C’est une révolution technologique qui en est la cause avec l’arrivée des machines diesel. Le décalage a été dune telle importance qu’un plan de formation est devenue vitale pour mettre le personnel a niveau.

Le mode de recrutement a ainsi été modifié. Les entrants n’étaient plus forcement fils de cheminots. Ils étaient recrutés désormais a la suite d’un concours d’entrée. Ce mode de recrutement a par ailleurs aussi profité aux Ethiopiens. Le personnel ainsi sélectionné, était envoyé à Madagascar pour poursuivre sa formation en français, langue unique pratiquée par tout le personnel de la Cie. Au delà du simple fonctionnement administratif, il était essentiel que l’ensemble du personnel puisse comprendre les consignes et ordres tout au long de la voie et assuré ainsi une sécurité totale de circulation.

Avec l’indépendance de Madagascar et notamment du fait des réformes du nouveau pouvoir malgache à l’encontre du français, les cheminots ont été envoyés en France.

Cette génération de salariés est en train de disparaître d’où ce travail de collecte orale.

Nous exposons alors nos travaux.

Nous avions eu de la part des organisateurs, une demande pour évoquer notre méthodologie de travail et profiter ainsi de la dispenser à l’auditoire a travers l’exemple du traitement des archives de la Compagnie.

Nous rappelons tout d’abord le rôle d’ASF est surtout son rôle de facilitateur, mais aussi la capacité de l’association à offrir une expertise tout en rappelant aux acteurs locaux qu’ils sont maitre de l’action. Ils doivent porter le projet et nous les aidons à le faire aboutir.

Évoquer notre expertise est l’occasion de rappeler la notion de respect des fonds, l’intérêt des documents organiques (organigrammes, statuts, textes définissant les principales fonctions etc.) dans la première approche mais aussi la constitution d’un bordereau de versement à la fois outil d’enregistrement, de structuration de premier niveau mais aussi outil logistique et pour maîtriser la gestion des volumes et du métrage linéaire. Plusieurs des participants ont évoqués ainsi les images du blog « Archivistes Éthiopie et Cie » de 2010, relatives au transport des archives en bleu de chauffe. Fichtre !!!

Compte tenu de l’absence de transfert à la NALE actuellement, c’est aussi l’occasion de rappeler que cet outil est pour la Compagnie, le gage de pouvoir procéder a un récolement régulièrement et avoir conscience de tout bouleversement dans le classement sinon constater l’absence de dossiers.

Enfin, nous terminons en rappelant que ces archives doivent être autant disponibles pour la Cie comme pour les chercheurs, ceci afin de pouvoir concilier les intérêts et demandes de tous.

Les travaux se sont poursuivis avec Simon Imber-Vier qui évoque l’histoire des Archives depuis la toute première Compagnie impériale tandis que Shiferaw Bakele, professeur au département d’histoire de l’université d’Addis Abebas élargie quant à lui le champ à l’histoire chaotique des archives éthiopiennes jusqu’à la période contemporaine. (Nous l’avions déjà rencontré à Addis Abebas l’an dernier).

Nous avons retrouvé notre grand ami Atkil Assefa, Directeur des Archives et de la Bibliothèque Nationale D’Ethiopie (NALE), qui s’exprime à la suite du professeur Bakele et pour rappeler les problématiques de collecte. Il confirme son engagement en faveur d’une solution avec le Directeur de la Compagnie à Addis Abebas, rappelant tout le travail déjà fait par ASF.

Laurent Ducol, Atkil Assefa et Vincent Bouat

Eloi Fiquet conclue la journée en constatant la volonté de rapprochement affichée par les représentants des Universités et Centres de recherche dans le cadre d’une vision régionale et pour tenir compte de l’histoire des populations de la Corne de l’Afrique et du sud de la Mer Rouge.

Il retient la demande de méthodologie des acteurs. En aparté c’est clairement une demande des Djiboutiens comme des autres chercheurs des pays représentés de poursuivre une coopération, notamment avec ASF que ce soit pour le traitement mais aussi au delà avec un volet formation en archivistique.

L’ensemble du programme est disponible sur le site du CEMAF.



 

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