Trans Air Congo (TAC) : tic-tac, tic-tac
Après nous être levés aux aurores, nous nous rendons à l’aéroport de Brazzaville vers 7h15 pour prendre l’avion à destination de Pointe-Noire prévu à 9h30. Le temps d’attente a été long pour nous, et le vol intérieur un peu retardé, comme d’habitude manifestement : l’archiviste sans frontières doit souvent faire preuve de patience…
Nous arrivons finalement à Pointe-Noire vers 11h15 où nous attendent Gustave Mavoungn, directeur départemental patrimoines et archives, et Christiane-Irène Mboungo, agent des Archives nationales du Congo (accompagnée pour l’occasion de sa fille).
Si les taxis sont tous verts à Brazzaville, ils sont bleus à Pointe-Noire pour rappeler la couleur de l’océan.
Nous nous rendons sans plus attendre à la préfecture de Pointe-Noire où sont conservées les archives.
Un fonds d’archives en péril
À la préfecture de Pointe-Noire, qui fait face à l’océan, nous gravissons tous les cinq les escaliers pour atteindre le 3e étage, où se situe le local des archives. Cette fois-ci, nous allons pouvoir enfin voir les archives : Christiane-Irène a la clef du local ; nous ne retrouverons pas les obstacles de 2019 !
La salle est très encombrée d’archives en tous sens et très sales. Aux couches de poussière, omniprésentes, s’ajoutent la rouille des meubles métalliques à clapet, les moisissures sur certains documents et les déformations des boîtes à cause du poids et de l’humidité. Avouez qu’on est loin des conditions de conservation optimales et qu’à terme ces archives sont menacées de disparition si rien n’est fait !
Quand il faut y aller...
En bons archivistes n’ayant peur de rien, Marie manipule les documents çà et là pour mieux en apprécier leur contenu et leur intérêt historique, tandis que Vincent cherche à estimer la volumétrie présente dans ce local. Au total, il y aurait environ 90 à 100 mètres linéaires, parmi lesquels 10 ml conditionnés et décrits en 2017 lors d’une mission soutenue par la British Library et l’Université de Genève (100 boîtes numérotées où figure l’intitulé « TMC » pour « Territoire du Moyen-Congo ») [1].
Un peu de sport
Après avoir escaladé et déplacé des meubles devant le local ne fermant pas à clef où nous avions constaté un important vrac en 2019, nous remarquons la disparition des documents. Ne resteraient que des boîtes vides. Nous chargeons Christiane-Irène d’enquêter sur cette affaire.
Déjà le bilan
Après cette visite, nous avons poursuivi les échanges au Cercle Africain, ancien bâtiment réhabilité et transformé en musée sur l’histoire de la ville de Pointe-Noire et du chemin de fer Congo-Océan : réalisé avec le soutien d’Eni-Congo, de Total-Congo et de l’UNESCO, ce musée a été inauguré le 3 décembre 2018 par le ministre des Hydrocarbures [2].
Après un dialogue nourri sur les perspectives de travaux pour le nouveau bâtiment, sur le projet de déménagement et sur les pistes d’une possible intervention future d’Archivistes sans frontières, nous avons pris la pose pour la photo-souvenir de cette journée à Pointe-Noire.
Le temps est alors venu de retourner à l’aéroport, pour reprendre l’avion et revenir à Brazzaville pour la suite de la mission