Dans la mission générale de sauvegarde du patrimoine archivistique du Congo, se détache une préoccupation particulière autour de la conservation et la valorisation des archives de l’Afrique équatoriale française.
Pour rappel, l’AEF était constituée du Congo, du Gabon, du Tchad et de l’Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine). Brazzaville était le siège du gouvernement général de l’AEF. Lors des indépendances, il a été décidé que les archives dites de souveraineté seraient rapatriées en France (conservation aujourd’hui aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence) et les archives dites de gestion, pour les quatre pays, seraient conservées sur place.
[[cf ouvrage Albert Mban, Les problèmes des archives en Afrique : à quand la solution ?, Éditions L’Harmattan, Études africaines, Paris, 2007, 167 p.]
La grande majorité des archives de gestion de l’AEF sont identifiées et inventoriées ; elles se trouvent aux Archives nationales à Brazzaville. Des archives de la période de l’AEF concernant la région du Moyen-Congo se trouve également à la préfecture de Pointe-Noire.
Il nous semblait donc essentiel de voir et comprendre ces archives. Par ailleurs, l’Etat congolais et la préfecture de Pointe-Noire, dans une démarche de préservation du patrimoine ont attribué de nouveaux locaux qui en permettront une meilleure conservation.
Visite des futurs locaux
Nous commençons, accompagnés par Brice Owabira, Gustave Mavoungn, le directeur départemental du patrimoine et des archives, Marie Audigier, la directrice déléguée de l’IFC, par une visite des nouveaux locaux, situés au premier étage de la Direction générale de Radio Congo, Direction inter-départementale de Pointe-Noire.
Nous sommes rassurés par ces lieux très sécurisés et qui seront après quelques travaux (consolidation de la toiture, installation de l’électricité, pose des équipements et rayonnages, ...), adaptés à la conservation des archives ponténégrines de l’AEF.
Nous proposons l’aménagement suivant :
Interview surprise
Nous redescendons ensuite et là, Vincent est invité à se plier à un petit exercice de communication : une interview avec la radio locale est décidée sur le moment.
Vincent improvise parfaitement son intervention ! Nous avons par ailleurs la chance que Brice traduise en Lingala puis Gustave en Kituba, les deux autres langues officielles du Congo.
Visite du site actuel de la préfecture
Après ces quelques minutes de gloire, nous repartons dans nos aventures archivistiques pour rejoindre à la préfecture, Christiane-Irène Mboungou, une des archivistes de Pointe-Noire qui a gentiment accepté de se déplacer un jour férié (et oui, ici aussi, le 1er novembre est férié).
Après avoir montré patte blanche auprès du garde de l’entrée, nous montons au troisième et dernier étage de la préfecture pour y découvrir les archives.
Et là, c’est le drame : impossible de trouver la bonne clef permettant d’ouvrir le local où sont conservées les archives. Malgré de nombreuses tentatives, au bout d’une heure nous abandonnons et nous contentons d’un bref aperçu des archives derrières les fenêtres et portes vitrées, ainsi que des explications de Christiane et Brice.
Par ailleurs, nous avons tout de même accès à un reliquat d’environ 50 à 70 mètres linéaires stocké dans un petit local …. ou un grand placard.
Un peu frustrés d’avoir trouvé porte close, nous partons tout de même satisfaits d’avoir pu repérer les lieux pour évaluer la faisabilité d’une future mission d’ASF-France en 2020 sur le site.
A la plage
Notre journée se finit sur la plage (et oui, on ne se refuse rien) en compagnie de Brice, Gustave et Christiane. Nous échangeons longuement avec ces personnes passionnées et passionnantes, puis en fin d’après-midi vient l’heure du retour à Brazzaville.