Samedi 22 et dimanche 23 septembre
Nous voilà de retour à Ouagadougou, après 5h30 de route et quelques centaines de dos d’ânes… Nous allons directement chez Marc, qui a une maison à Ouagadougou, où nous retrouvons avec plaisir Sovannara.

Repos l’après-midi, quelques achats de souvenirs. Le soir, Antoine Atiou, le gouverneur de Bobo, en déplacement à Ouagadougou, vient dîner avec nous. L’occasion de le remercier une fois de plus car nous avons pu travailler dans des conditions tout à fait exceptionnelles grâce à lui.
Le lendemain, repos avant de reprendre l’avion. Plusieurs amis de Marc viennent le saluer. Nous avons aussi l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Albert Ouedraogo, archiviste d’Etat au ministère de l’économie. Il prépare une thèse sur la conservation des archives dans les pays d’Afrique subtropicale, à l’université de Lomé au Togo. Il y a quelques années, il est venu faire un stage aux Archives municipales de Marseille.
Que retenir de cette mission ? La liste serait trop longue, mais il est possible de relater quelques anecdotes :
- Le premier jour, nous avons aménagé la salle de travail. Malheureusement, par manque de tables, il a aussi fallu s’installer par terre. Un collègue est venu voir Jérôme et lui a demandé pourquoi il travaillait ainsi. Surpris, celui-ci lui a demandé ce qu’il aurait fait. Le collègue a indiqué qu’il aurait attendu qu’une place se libère sur la table. C’est vrai, l’appréhension du temps ici est différente. Heureusement, tous ont bien compris que nous n’avions de deux semaines devant nous et ils se sont adaptés à notre rythme, comme nous nous sommes adaptés sur d’autres points.
- En terminant à 16h30, le temps de prendre une douche, et le soleil se couchant à 18h30, il n’était pas question de faire du tourisme la semaine. Les anecdotes que nous avons concernent donc plutôt les repas. Ainsi, nous avons été invités avec le gouverneur chez un restaurateur de Bobo qui a appris son métier avec un français de Carcassonne. Ravi de rencontrer quelqu’un venant de la même région que son mentor (Marc), il avait préparé… un cassoulet ! Scène surréaliste que de manger ce plat au Burkina. Et ne demandez pas de poivre, le restaurateur n’en avait pas et nous a proposé… du cumin. Mais le cassoulet n’était que le premier plat de résistance d’un repas qui aura comporté en tout apéritif, six plats et un dessert, sans compter le riz et les légumes en accompagnement, avec obligation de prendre un peu de tout pour lui faire honneur. Nous sommes sortis avec difficulté de ce repas gargantuesque, d’autant qu’il a fallu remettre ça la seconde semaine, le restaurateur étant ravi de nous recevoir avec le gouverneur.
- Autre anecdote culinaire, celle des chenilles. Il s’agit du plat typique de Bobo. La chenille de l’arbre de Karité est séchée. Elle peut se manger ainsi (un goût de bois et de fumée) mais elle est surtout préparée en plat. Réhydratée une heure dans l’eau, elle est ensuite cuisinée dans une sauce à base de tomates et d’oignons. C’est un plat hyper protéiné. Il ne se prépare que dans les familles, on ne le trouve donc pas à la carte des restaurants. Jérôme tenant à y goûter, il lui a donc fallu passer une commande spéciale. Au final : ce n’est pas mauvais mais une assiette, c’est bien assez !
Enfin, ce dernier billet pour faire part de toute la richesse d’une telle expérience, tant au niveau personnel que professionnel. Nous représentons l’archivistique française et son savoir-faire, largement reconnu. Et pourtant, nous devons adapter, sur certains terrains et dans certains contextes, nos pratiques professionnelles. Bien que d’un niveau très hétérogène, tous les participants au chantier ont été attentifs et motivés. Nous nous sommes enrichis à leur contact autant qu’eux, l’espère-t-on, se sont enrichi au nôtre. Nous aurions bien entendu aimé avoir plus de temps pour découvrir le pays, et nous ne sommes jamais à l’abri de soucis de santé. Toutefois, tout ce que nous en retirons compense largement toutes les péripéties et c’est une expérience que nous recommandons vivement à tous les collègues.