30 janvier - Visite d’état des lieux

Le Centre d’art (CA) a été un haut-lieu de la peinture haïtienne qui a vu s’épanouir plusieurs générations d’artistes aujourd’hui emblématiques du mouvement naïf...
2019-03-10T21:49:40Z

Fondé en 1944 sous l’impulsion de l’aquarelliste américain et professeur d’art Dewitt Peters, le Centre d’art (CA) a été jusqu’au 12 janvier 2010, un haut-lieu de la peinture haïtienne qui a vu s’épanouir plusieurs générations d’artistes aujourd’hui emblématiques du mouvement naïf. Tout à la fois espace de formation, de rencontres, d’échanges et de discussions sur les arts, le CA a également été la première galerie à diffuser largement l’art haïtien au delà des frontières du pays.

Cette institution reconnue d’utilité publique depuis 1947 était abritée dans une maison typique de moyenne bourgeoisie et située dans un quartier résidentiel proche du centre historique et commercial de Port-au-Prince. Aujourd’hui, il ne reste de cette bâtisse de style Gingerbread datant de 1914 qu’un pan de mur et un amas de gravats. Le site de 1 500 m2 offre tout de même encore un beau potentiel avec des arbres magnifiques. C’est à cet endroit même que le rendez-vous a été donné pour Christophe et Véronique par Louise Perrichon chargée de la coordination du projet de la renaissance du CA et Mireille Pérodin Jérome, membre du conseil d’administration et directrice des ateliers « Jean-René Jérome », un établissement partenaire du centre d’art.

Ce qu’il reste du Centre d’art

Derrière un mur d’enceinte, se trouvent les œuvres (5 000 toiles, 1 000 sculptures, sérigraphies et aquarelles) qui ont pu être sauvées des décombres. Les collections sont désormais conservées dans 2 containers après avoir été inventoriés par le centre de sauvetage des biens culturels dans le cadre d’un projet entre le Smithonian Institution et le gouvernement haïtien. Il a été estimé que 80 % des fonds avaient pu été sauvegardés de la catastrophe et des vols mais les données informatiques qui auraient pu permettre un recensement précis des pièces sont malheureusement définitivement perdues.

Un des petits « trésors » sauvés des décombres

Dans un 3e container, un espoir subsiste de retrouver des traces de l’activité du Centre d’art afin de reconstruire cette institution tout à la fois cohérente avec son passé et innovante dans son avenir. Les archives y ont été rassemblées et enfermées dans des cartons ficelés en attente d’un tri et d’un classement Elles parlent de l’histoire de l’art haïtien, de celle de l’institution mais elles détiennent également des pièces d’une grande valeur historique telles que les manuscrits de Dewitt Peters.

Louise Perrichon a fait appel à AsF souhaitant profiter de la présence de Christophe et Véronique à Port-au-Prince pour recevoir des conseils en matière de méthodologie de tri, de classement et de bonne conservation des documents. Les conditions de stockage en containers ne sont pas optimum mais permettent aux archives de bénéficier d’un lieu sécurisé dans l’attente de la construction prochaine d’un petit bâtiment administratif. Sans autre solution immédiate, ce sont donc les questions pour l’aménagement futur qui ont été abordées (rayonnages métalliques, hygrométrie, température, boites d’archives...). L’ouverture, en présence de Mireille Pérodin Jérome et de Louise Perrichon, de quelques cartons pris au hasard a souligné la présence de nombreux ouvrages qui pourraient faire l’objet de la mise en place d’un petit coin bibliothèque et documentation. Concernant les archives, des pièces comptables, des registres de prêt d’œuvres, des correspondances... ont pu être feuilletés avec précautions. A partir de ce constat, des étapes simples de traitement ont pu être proposées pour permettre au Centre de retrouver progressivement une mémoire et une activité administrative.

Louise Perrichon découvre un des registres de prêt d’oeuvres
L’intérieur d’un container


 

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