Jour 1 : lundi 17 juillet 2023

Mission à l’ANSMI : c’est parti pour la 4e session !

Découverte pour Sébastien, poursuite pour Nina, ici commence une nouvelle semaine de l’ASF à l’ANSMI. Nous continuons à classer les documents concernant l’aide apportée aux émigrés italiens à travers le monde.

Un voyage mouvementé

Après des problèmes d’avion, après avoir couru après un train et après un trajet en bus plus que serrés, nous sommes finalement arrivés à destination très tard dimanche 16 juillet.

Découverte

Dès 9 heures, le lundi, nous étions présents dans les locaux de l’ANSMI où M. Maiuri, le secrétaire et responsable-documentaire, nous attendait.

S’il s’agissait de la troisième mission du côté de Nina, c’était une première pour Sébastien. Nous avons donc pris le temps de visiter les lieux, de présenter le travail effectué les années précédentes, celui encore à accomplir et d’échanger avec M. Maiuri sur les objectifs que nous nous étions fixés pour la semaine.

À savoir :
 dans un premier temps, finir de coter définitivement le fonds de l’Italica Gens ;
 continuer et finir le traitement du fonds de l’Opera Bonomelli ;
 puis continuer d’avancer sur le fonds de l’ANSMI, maintenant que les autres fonds en ont été séparés.

Sébastien découvrant le fonds Italica Gens

Prise en main

Nous avons pris nos quartiers sur la grande table en beau bois du bureau du président (actuellement à Turin), avons installé nos affaires et ouvert les instruments commencés les années précédentes. Après un point sur les fournitures disponibles et à acheter, nous avons récupéré les archives de l’Italica Gens à coter et à finir de conditionner.

Découverte de beaux documents promouvant l’installation des émigrés italiens
dans les zones rurales états-uniennes.

Ce travail, presque finalisé l’année précédente, nous a occupé toute la matinée et nous l’avions fini pour le déjeuner.

Registre nominatif des émigrés italiens arrivés aux Etats-Unis en 1920
Groupe de mineurs italiens dans l’Ouest américain dans les années 1910

Avant de sortir manger, nous étions fiers d’envoyer l’instrument de recherche fini à M. Maiuri et à Benjamin Paradis, pour le tenir au courant de nos avancées.

Nous prenons déjà nos aises dans les locaux de l’ANSMI
Sébastien fait sa première grimpée et colle la dernière pièce à l’édifice

Un nouveau fonds : l’Opera Bonomelli

Au retour de notre pause déjeuner ensoleillé (38° à l’ombre aujourd’hui...), nous nous sommes attaqués au fonds de l’Opera Bonomelli. En premier lieu, nous avons réuni les dossiers mis de côté au cours des missions 2019, 2021 et 2022. Nous nous sommes ensuite lancés dans une analyse plus approfondie, en nous basant sur les premières observations faites précédemment.

Dossiers de l’Opera Bonomelli mis de côté en 2019

En cette fin de première journée, il ne nous restait plus qu’une petite dizaine de dossiers à examiner. Nous nous les laissons de côté pour le jour 2. Nous avons déjà fait de belles découvertes documentaires, comme vous avez pu le voir. A demain !

jour 2 : mardi 18 juillet

L’Opera Bonomelli, c’est fini !

Nous avons consacré notre journée à terminer le traitement du fonds de l’Opera Bonomelli, un des fonds découverts lors du tri du vrac en 2019.

Comme prévu, nous commençons notre journée par le traitement du fonds de l’Opera Bonomelli. Pour rappel, si l’Italica Gens aide les émigrés italiens à s’installer aux États-Unis et en Amérique du Sud, l’Opera Bonomelli leur apporte assistance pour partir en Europe et au Proche-Orient.

En partant du travail réalisé les années précédentes, nous avons affiné les analyses commencées. Nous avons pu découvrir des documents comptables retraçant les activités des différents bureaux de l’Opera sur des périodes importantes, nous donnant un réel aperçu de l’impact des actions menées.

Exemple de relevé d’activités du bureau d’Annecy, 1926
Talons de chèques et reçus de virements bancaires

Autre découverte particulièrement intéressante : un bilan des frais engagés pour la construction d’un cloître à Trente. Les ouvriers italiens sont logés dans un dortoir. Dans le document, nous avons la répartition des travailleurs par métier, leur rémunération et les frais engagés pour le chantier sur presque une année entre 1922 et 1923.

Tableau relevant le nombre d’ouvriers italiens travaillant sur le chantier, ils sont classés par métier exercé. Sur les pages suivantes, les frais associés.

En fin de matinée, nous avons fini de parcourir tous les dossiers et nous prenons un moment pour réfléchir à un plan de classement cohérent.

Les dossiers du fonds Bonomelli prêts à être conditionnés

Nous prenons pour modèle celui déjà pensé pour l’Italica Gens hier, à savoir : une partie dédiée à l’administratif, une aux finances, une autre portant sur le suivi des activités des bureaux et une dernière consacrée aux publications. Nous essayons de créer des sous-parties de manière à être le plus précis possible.

Une fois le plan de classement élaboré, nous partons manger !

De retour, nous nous attaquons directement à la réorganisation physique du fonds, nous le conditionnons correctement et nous appliquons de nouvelles cotes plus cohérentes.

Aux environs de 16h30, cette étape est terminée. Après quelques réorganisations de la salle dédiée aux archives, nous réussissons à dégager assez d’espace pour contenir l’ensemble du fonds Bonomelli. Nous hissons les boîtes à plusieurs mètres du sol.

Nina en équilibre pour ranger le fonds

Bien qu’essoufflés et transpirants, nous clôturons la journée par l’édition et la transmission à M. Maiuri de l’instrument de recherche du fonds Bonomelli.

Aperçu de notre instrument de recherche exporté en PDF
Si une bonne âme peut nous aider à déchiffrer quelques documents…

La journée de demain sera consacrée à la reprise du traitement du fonds principal, maintenant que le vrac est organisé.

Une des armoires contenant des documents de l’ANSMI
Jour 3 : mercredi 19 juillet

100% focus sur le fonds principal... ou presque

Derniers détails sur le fonds Bonomelli et redémarrage en trombe sur le fonds de l’ANSMI

Fin de classement sur le fonds de l’Opera Bonomelli

Nous pensions en avoir terminé hier avec le fonds de l’Opera Bonomelli. Mais nous avons rapidement retrouvé des documents le concernant dans le fonds principal.

Bilan de l’année 1909 de l’Opera di Assistenza agli Operai Italiani emigrati
(autre nom de l’Opera Bonomelli)

Nous nous sommes chargés de les réintégrer. Ce contretemps a donné lieu à des découvertes intéressantes sur les opérations de l’Opera, plus particulièrement sur des campagnes de lutte anti-malaria et anti-pellagre (maladie que nous ne connaissions pas, âmes sensibles s’abstenir...). Ces actions ont été menées en 1919 en partenariat avec le gouvernement dans les régions du Frioul et de la Vénétie.

Détails de frais engagés pour la campagne anti-malaria

Récupérées par l’Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale, ces régions sont appelées les « terres libérées » et un secrétariat de l’Opera y est créé.

Une fois cette opération terminée, nous avons pu actualiser l’instrument de recherche et le présenter à M. Maiuri, afin qu’il puisse rapidement se l’approprier.

Le fonds de l’ANSMI

Suite à cela, nous pouvions pleinement nous concentrer sur le fonds de l’ANSMI.

Avant de nous pencher sur les documents, nous avons dû :
 fusionner les descriptions commencées en 2019 et poursuivies en 2021 et 2022 ;
 localiser l’ensemble des documents à traiter ;
 regrouper tous les articles disséminés dans les locaux, afin de libérer de l’espace.

Une fois ces étapes réalisées, nous pouvions ouvrir les armoires du président et reprendre le classement. Nous commençons par les archives les plus anciennes : ce sont des correspondances entre l’ANSMI et le ministère des Affaires étrangères relatives aux premières actions développées à l’étranger dès 1887.

Exemple de pochette trouvée cet après-midi

Si l’ordre chronologique des courriers est un peu désorganisé, les documents sont globalement bien classés.

Notre objectif est d’identifier le contenu de toutes les armoires d’ici la fin de la semaine !

Aperçu des dossiers qui nous attendent demain matin
Jour 4 : jeudi 20 juillet

En plein dans l’ANSMI !

Une nouvelle journée ultra-productive à Rome malgré la chaleur, nous avançons à grands pas sur le fonds de l’ANSMI.

Une tâche titanesque

Ce jeudi, nous nous sommes efforcés d’arriver le plus tôt possible à l’association : nous voyons les jours défiler et la tâche, malgré nos belles avancées, semble encore titanesque !

Les armoires croulent sous le poids des archives

Nous devons prendre en compte plusieurs contraintes :
 Le manque d’espace disponible dans les locaux pour effectuer des opérations de tri et ranger les documents traités ;
 Étant arrivés à court de boîtes, nous devons superposer les piles de documents traités et limiter la hauteur de celles-ci pour ne pas les voir s’effondrer. Nous perdons donc beaucoup d’espace.

Nos piles dans les étagères des archives : les documents ne sont que partiellement protégés de la poussière

En partant de ce constat, nous disposons nos dossiers sur le sol après traitement et organisons tant bien que mal un rangement provisoire dans les étagères.

Mais le classement avance bien

Nous reprenons le classement du fonds là où nous nous étions arrêtés la veille. Plus familiers de l’organisation des dossiers, nous avançons de plus en plus vite.

Après avoir fini de classer les documents en lien avec les ministères, nous en apprenons plus sur l’organisation administrative de l’association en nous occupant de la correspondance entre des comités régionaux italiens (dont nous découvrons l’existence) et un comité central qui semble correspondre au siège de l’association. Nous traitons de nombreux courriers concernant les prémices de l’association et l’organisation de ses premières actions.

Nous continuons ensuite sur les archives concernant les œuvres, écoles et hôpitaux, créés ou soutenus par l’ANSMI.

Voici un échantillon de nos belles découvertes du jour :

Dessins de façade pour la construction d’une église en Érythrée

Documentations techniques pour l’installation d’un éclairage électrique dans une église à Constantinople

Livret de présentation de l’Institut Salésien Bartolomeo Giustiniani de Constantinople

Institut créé en 1903. Nous découvrons les conditions d’admission et le programme d’enseignement.

Photographie des élèves du cours gratuit de l’école pour filles de Larnaca à Chypre (1911)

Photographies d’une école grecque et de ses environs (1912)

Au fil de la journée, nous avons envahi l’entrée de l’ANSMI et nous restons tard dans la soirée pour tout ranger.

Jour 5 : vendredi 21 juillet

Dernier coup de collier pour finir la mission en beauté

Dernier jour de la mission : une course contre la montre s’engage. Il nous faut poursuivre le traitement tout en préparant au mieux la mission à venir, et bien clôturer le travail de la semaine.

Bien que nous n’ayons pas ménagé nos efforts tout au long de la semaine, nous sommes déjà conscients en ce vendredi, dernier jour de la mission, qu’il nous reste énormément de travail.
Aussi, nous nous fixons d’emblée comme priorités d’achever les actions suivantes :
  Communiquer à M. Maiuri le nombre et le type de boîtes à commander pour la prochaine mission ;
  Finir de disposer dans la pièce dédiée aux archives les derniers dossiers traités et conditionnés la veille ;
  Transférer du bureau du président vers la pièce dédiée aux archives l’ensemble des articles réalisés par la société Archilogica (société d’archivage privée intervenue très brièvement sur les fonds il y a plusieurs années) ;

Articles Archilogica transférés dans un nouvel espace

  Faire un point avec M. Maiuri sur les éliminations à effectuer afin d’optimiser l’occupation des espaces et lui expliquer en détail la manière dont nous avons rangé et identifié les archives dans le bureau ;
  Utiliser le temps restant pour poursuivre le traitement du fonds de l’ANSMI.
Nous avons fait un grand ménage dans le local dédié aux archives : depuis plusieurs décennies s’entassent un grand nombre d’objets et de documents qui n’y ont pas leur place. Nous avons passé plusieurs heures à jeter quantité de téléphones antiques, publications imprimées en centaines d’exemplaires, papeteries datées, objets religieux…

Aperçu des nombreux documents et d’un cendrier en marbre à éliminer

Au milieu de tout cela, nous retrouvons des archives égarées : nous prenons le temps de les réintégrer dans leur fonds d’origine (fonds photographiques, Italica Gens ou Opera Bonomelli) et nous nous dégageons un nouvel espace. Cette tâche, laborieuse, chronophage mais nécessaire, a été éreintante. Surtout avec la chaleur romaine. Nous déplaçons une quantité impressionnante de poussière, et un bon ménage a été nécessaire avant de continuer à installer les archives dans cette zone.
A la fin de la matinée, nous sommes en nage, mais le bureau du président s’est bien vidé.
Nous continuons à traiter le fonds de l’ANSMI tout l’après-midi. Nous prenons ensuite le temps de présenter à M. Maiuri le nouvel emplacement des documents de l’ANSMI.

Nouvelle configuration de l’espace dédié aux archives

Il est maintenant 18 heures. Le moment est venu pour nous de quitter les locaux de l’ANSMI. À un sentiment de frustration lié aux archives que nous n’avons pas eu le temps de traiter se mêle une grande satisfaction, compte tenu du travail énorme accompli en l’espace de cinq jours, résultat d’une grande entente entre nous et d’un vrai travail d’équipe.
Les classements des fonds de l’Italica Gens et de l’Opera Bonomelli maintenant effectués, la prochaine mission pourra porter exclusivement sur le fonds de l’ANSMI, pour lequel nous avons déjà élaboré un plan de classement et démarré le traitement. Elle sera notamment l’occasion d’affiner la partie du plan de classement dédiée au suivi des activités des œuvres. De ce que nous avons pu déduire de nos premières investigations montrant la qualité informationnelle des documents disponibles, un découpage précis par pays, puis par ville, puis par œuvre (écoles, hôpitaux, hospices) paraît envisageable.
La poursuite future de l’examen du fonds de l’ANSMI confirmera ou non cette première conclusion.



 

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