Un transfert épique
Cette journée est marquée par une grande avancée dans le traitement des fonds. Nous avons, pour débuter la journée, achevé l’inventaire des archives destinées à être éliminées. Nous les avons laissées à leur emplacement d’origine dans la cave de la gare. Une masse importante de documents en amharique a également été laissée dans la cave faute de pouvoir être identifiés.
Par ailleurs, une très bonne nouvelle nous attendait à notre arrivée ce matin dans les bureaux de la Compagnie. Celle-ci étant en mesure de mettre à notre disposition un pick-up afin de transférer les archives triées du local Gerbal aux bureaux administratifs. Cette nouvelle donne modifie notre programme et nous décidons de traiter en priorité les documents posés à même le sol à Gerbal, pré-identifiés mais non encore conditionnés et inventoriés.
Le reste de la matinée est consacré à cette tâche et dès 13h30, nous organisons l’épique convoiement du fonds. En équilibre précaire à l’arrière de la camionnette, Christophe et Paul veillent à la stabilité du chargement. A la chaîne, le déchargement des deux convoyages ne nous prend pas plus de deux heures. La totalité des archives historiques repérées par les précédentes missions d’ASF sont enfin rassemblées dans un même lieu, à savoir les deux bureaux mis à notre disposition par la Compagnie au sein des bureaux des services financiers.
Le matin même, le Directeur général de la CDE nous a assuré que ces deux bureaux seraient conservés par la Compagnie tant que les archives ne seront pas transférées à la National Archive & Library of Ethiopia (NALE).
Alors que les équipes s’activent, Paul de son côté, modifie le brouillon du contrat de transfert afin de pouvoir le transmettre à nos différents interlocuteurs avant notre départ et poursuivre l’élan positif de la réunion d’hier. Reste une interrogation que nous soumettrons demain à la NALE, le transfert des archives est-il conditionné à une compensation, comme l’indique la loi éthiopienne (qui pourrait correspondre au transfert physique), même symbolique ?
Réunion à l’ambassade de France
Tandis que Christophe et Thierry remettent en ordre les liasses transférées, nous regagnons l’hôtel pour une douche des plus salvatrices et reprendre visages humains avant de rencontrer l’Ambassadeur de France.
Nous montons dans un taxi et après avoir passé les grilles, nous remontons les 40 hectares de l’emprise de l’ambassade. Nous sommes un peu en avance et patientons. Nous sommes rejoints par Pascal Perron, l’adjoint à la Culture et Eloi Ficquet, directeur du Centre Français d’Etudes Ethiopiens. L’ambassadeur nous accueille et en l’espace de 30 minutes, nous exposons les raisons de notre entrevue et nous le sollicitons pour tenter de trouver un point de contact côté Djiboutien, indispensable au transfert des Archives à la NALE. L’ambassadeur nous assure de son soutien et de sa volonté de faire avancer le dossier, conscient de l’enjeu patrimonial et historique des archives traitées. Nous ressortons contents même si nous savons que le transfert ne pourra avoir lieu avant notre départ. Cependant, nous savons que la lumière a été mise sur les archives et que tant l’ambassade de France que le CFEE seront vigilants à l’évolution de la situation.
Nous pouvons donc profiter des derniers jours pour conditionner les derniers articles, parfaire nos bordereaux de versement, d’élimination mais aussi commencer notre rapport de mission que nos différents interlocuteurs nous réclament déjà.
La Cie des archivistes