Après une heure de vol, nous arrivons à Dire Daoua. La chaleur nous saisit dès la sortie de l’avion et une famille de singes se donne en spectacle sur un fil électrique.
Le lendemain, le représentant du directeur général, M. Abdoulaziz Ahmed, nous accueille dans les locaux de la Compagnie à Dire Daoua. On nous fait d’abord visiter les alentours de la gare, où les ateliers sont encore en activité. C’est un magnifique musée à ciel ouvert d’anciennes rames, locomotives et matériel ferroviaire.
Nous retournons ensuite dans le bureau de M. Ahmed qui nous donne un bref historique de la compagnie, montrant un vif intérêt pour son histoire et la conservation de son patrimoine, dont les archives. Nous faisons ensuite un tour des locaux administratifs, ce qui nous permet de localiser les différents ensembles d’archives. Elles sont pour partie rangées et organisées de manière thématique : une salle est dédiée aux archives du personnel, deux autres abritent les archives techniques. Les dossiers de personnel ont été extraits et dépoussiérés en vue de leur numérisation. Les autres, quoique rangées dans des meubles, sont recouvertes de poussière. Tout un mobilier est déployé : casiers en bois, armoires métalliques et meubles à plans de différents formats. On notera que les archives techniques peuvent être retrouvées à l’aide d’inventaires. Les dossiers des affaires courantes et intermédiaires sont conservés dans les bureaux.
Un vaste ensemble d’archives historiques et d’archives de personnel est par ailleurs stocké dans un grenier. Seule une grande échelle permet d’y accéder. Une fois celle-ci trouvée nous avons pu constater à quel point les sacs et les tas d’archives s’y amoncèlent et prennent la poussière. Il est probable que ces archives n’aient pas été manipulées depuis 2006, date du dernier passage d’archivistes français à Dire Daoua.
Le tour des locaux terminé, nous revenons dans le bureau de M. Ahmed qui nous redit sa volonté de s’occuper du traitement des archives. Il est particulièrement inquiet de la situation des archives à Djibouti, où nombreuses sont celles qui auraient été détruites à mesure que les bâtiments de la compagnie sont rasés. Le département histoire de l’université de Dire Daoua et la municipalité seraient intéressés par l’histoire de la Compagnie et pourraient constituer de futurs partenaires si un projet de sauvegarde venait à voir le jour.