Il y a presque un an, Archivistes sans frontières dénonçait déjà la situation de détérioration croissante des Archives historiques de la Police nationale et intervenait pour défendre le professionnalisme et le courage de ses responsables.
Actuellement, tout semble indiquer que le Gouvernement prétend neutraliser les Archives en limitant leurs ressources humaines et matérielles. Au licenciement de Gustavo Meoño vient aujourd’hui s’ajouter la révocation d’Anna Carla Ericastilla, jusqu’à présent directrice des Archives générales d’Amérique centrale.
Priver les Archives de leurs directeurs professionnels et limiter leurs ressources revient à porter atteinte à leur fonction prioritaire consistant à faciliter la recherche de la vérité et de la justice, et peut aboutir sinon à la fermeture des Archives, tout au moins à la réduction de leurs capacités de fonctionnement jusqu’à en faire un organisme presque inopérant.
C’est pourquoi Archivistes sans frontières- international souhaite, par ce communiqué :
- reconnaître la valeur des Archives historiques de la Police nationale du Guatemala et le travail qui y a été réalisé au cours des treize dernières années pour en faire un instrument essentiel de respect des principes vérité, justice et réparation ;
- exprimer son soutien et sa reconnaissance à celle qui a été jusqu’ici directrice des Archives générales d’Amérique centrale, Anna Carla Ericastilla, pour son grand professionnalisme et le travail tout à fait considérable qu’elle a réalisé sur ces fonds documentaires. Dans un pays qui manque de professionnels des archives, on ne peut clairement pas se permettre le luxe de se passer d’une personne dont la carrière est exemplaire ;
- manifester sa préoccupation quant au futur de ces archives et de leurs équipements. En aucun cas cette politique de neutralisation des Archives ne peut favoriser l’impunité pour les crimes atroces commis dans le passé.
Nous enjoignons en ce sens le Gouvernement à protéger comme il se doit ce patrimoine documentaire en améliorant les équipements des Archives et en les dotant des ressources qui leur sont nécessaires pour poursuivre leur mission de soutien à la cause des droits humains au Guatemala.
Nous lui demandons également de lancer les démarches d’inscription des fonds documentaires des AHPN au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO.
Archivistes sans frontières International
8 août 2019
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