Le bilan peut se résumer comme suit :
- Sursaturation de l’ensemble des dépôts ne permettant pas aux AhM de recevoir de nouveaux versements des administrations.
- Manque de moyens financiers (plus aucune boite d’archives disponibles avant l’année prochaine…).
- Etat sanitaire moyen des documents et des bâtiments : nombreuses traces d’écoulement d’eau sur les boites, présence d’insectes et magasins poussiéreux.
Au niveau de la pratique archivistique, le conditionnement est effectué avant la conservation préventive des dossiers. Les analyses sommaires sont écrites sur les dos des boites car il n’existe pas de codification des cotes (sauf pour les archives coloniales où les anciens cadres de classement et système de cotation ont été conservés). Les arriérés sont importants (documents sans inventaires) et les boites (dos de 10 cm.) ne sont souvent pas assez pleines (ne contenant qu’un seul dossier) alors que le manque de moyens et d’espace sont véritables.
Mais, le personnel (80 personnes) est volontaire et impliqué et dispose grâce à la coopération portugaise en 2008 (réhabilitations de bâtiments) et brésilienne entre 2010-2016 (don de matériel de conservation préventive : papier ph neutre, tables de dépoussiérage électrique, création d’un atelier de restauration) d’outils permettant de travailler dans de bonnes conditions.
Formations à venir
Cette première semaine a également permis de choisir le fonds sur lequel nous allons faire la formation, sous forme de travaux pratiques, prévue la semaine prochaine. Nous allons donc traiter le fonds des Nations Unies relatif à la démobilisation des combattants de la guerre civile et à l’indemnisations de ces combattants démobilisés ou décédés. Ce fonds de 93 ml. va permettre d’aller bien au-delà de la formation prévue initialement sur la conservation préventive, car nous allons pouvoir revenir sur la cotation et la rédaction d’un inventaire sommaire suivant la norme ISAD(G). Je tiens à remercier vivement le SCAC pour l’acquisition expresse des 900 boites nécessaires à cette formation qui va permettre de laisser une empreinte concrète de cette mission sur un fonds très important pour l’histoire du Mozambique.
Enfin une formation sera également dispensée aux personnes qui iront sur Ibo pour métrer le fonds précisément, elle s’intitule : l’art de métrer un vrac. Transmission du tableau de conversion ml./kg./m3 et don de mètre enrouleur.
Point sur la préparation de la mission sur l’île d’Ibo :
Après comparaison des différentes photographies faites par le SCAC, les AhM (qui étaient en mission sur place fin novembre 2017) et d’autres (photographies de touristes) trouvées sur la toile, on peut penser qu’il y a au moins deux voire trois salles comportant des archives dans le fort d’Ibo. Nous avons également trouvé des versements relatif à Ibo conservés dans le magasin principal situé à l’Université pour la période coloniale.
Les préalables à la prochaine mission :
- Nécessité impérieuse de connaître le nombre de salles exactes contenant des archives, ainsi que le métrage linéaire exacte de l’ensemble du fonds Ibo, afin de pouvoir exprimer des besoins précis en termes de matériel de conditionnement et de personnes pour traiter ce fonds.
- Nécessité absolue de savoir où pourront être conservées ces archives suite à leur traitement : sachant qu’à Maputo les capacités de stockage sont nulles. Pourront-elles être conservées à Pemba (la capitale de la région de Cabo Delgado) ou ailleurs ?
- Enfin le troisième préalable ne dépend pas des archivistes puisqu’il relève de la future situation politique dans le centre et le nord pays.